samedi 20 octobre 2012

Déclaration de la Fédération des Travailleurs de la Métallurgie CGT


Alcatel-Lucent (AL) vient d’annoncer la suppression de 5490 emplois. En France 1430
salariés, soit près de 16% des effectifs sont directement concernés. Et encore, les précaires
et les sous-traitants du groupe en France ne sont pas inclus. Le pilotage par des critères
financiers, uniquement, est toujours aussi mortifère pour les salariés et pour leur travail.
Pourtant, il n’y a pas si longtemps, Alcatel était un fleuron de l’industrie française. C’est
bien la stratégie mise en place pour créer de la valeur pour l’actionnaire dite de
« l’entreprise sans usine » qui, suppressions d’emplois après suppressions d’emplois,
fermetures d’usines après fermetures d’usines, a mené dans cette impasse. C’est aussi,
comme dans la sidérurgie, l’échec de la politique des « champions mondiaux ».

Nous partageons les analyses de l’intersyndicale d’Alcatel-Lucent et sommes partie
prenante des mobilisations, des propositions alternatives pour une réelle reconquête des
activités télécom en France. Il faut changer de logique dans la gestion des groupes
industriels.

Dans ses attendus, la direction d’AL se réjouit des sommes perçues en France, au titre du
Crédit Impôt Recherche. C’est probablement ce qui justifie son choix annoncé de ne pas
toucher à la R&D. En effet, les montants alloués ne sont pas venus s’ajouter aux
investissements R&D du groupe, mais s’y sont en grande partie substitués. C’est pourquoi
la CGT exige un contrôle public, auquel les organisations syndicales de salariés doivent être
associées, et des contreparties en emplois sur notre sol dès lors que de l’argent public est
distribué aux entreprises.

La CGT demande au gouvernement et à l’ARCEP, l’autorité de régulation, une autre
organisation économique de la filière considérée comme stratégique dans de nombreux
pays, donc de nature à relever de la puissance publique. La prise en compte des critères
d’emplois en France et en Europe doit aussi être un élément décisif présent dans les
missions de l’ARCEP, qu’elle ne respecte pas.

Cela nécessite que les salariés se fassent entendre. Les mobilisations syndicales sont à
l’ordre du jour pour y parvenir.

D’autres pistes existent. D’autres solutions que des suppressions d’emplois ou des
fermetures de sites sont possibles. Equipementiers, opérateurs français et européens
doivent coopérer pour reconstruire une industrie performante industriellement et
socialement. Cela passe par des coopérations techniques, par une volonté politique de
développement industriel s’appuyant sur une politique de promotion de normes
techniques et sociales contraignantes. Les opérateurs français devraient jouer un rôle
moteur dans une telle approche plutôt que de se fournir auprès d’entreprises ne
respectant aucun droit économique et social.

Nous contestons cet énième plan, nous appelons à la mobilisation, nous proposons des
solutions alternatives pour que la France et l’Europe regagnent leur place dans un secteur
clé de l’économie numérique dont on ne cesse de nous rappeler l’importance.

Montreuil, le 19 octobre 2012

Contact presse :
MARIE VERGNOL
01. 55.82.86.21
REF : PM/md

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