Par milliers, ils ont manifesté hier, à Paris et en province, à l'appel de six organisations syndicales pour défendre leur pouvoir d'achat et leur accès aux soins. Cible numéro un de la colère: la nouvelle taxe prévue au PLFSS 2013.
«Nous ne
sommes pas des privilégiés. » C'est ce qu'ont voulu rappeler des milliers de
retraités venus manifester hier à Paris à l'appel de six organisations
syndicales. La CGT, la CFDT, la CFTC, la CFE-CGC, l'Unsa et la Fédération
générale des retraités de la fonction publique avaient réuni leurs militants
sous les mêmes mots d'ordre : la défense du pouvoir d'achat, l'accès aux soins
pour tous et l'aide à l'autonomie.
Venus des
quatre coins de la France, les retraités ont répondu présent. Il faut dire que
beaucoup voient leur situation s'aggraver. « La pauvreté s'installe. De plus en
plus de retraités font appel aux Restos du cœur et cela concerne des gens qui
ont travaillé toute leur vie. C'est inadmissible », estimait Daniel Vauléont,
retraité de l'enseignement. « Nous sommes de plus en plus ponctionnés, que ce
soit par les mutuelles ou par le non-remboursement de médicaments », ajoutait
Denise Leclercq, militante CGT, en résumant : « Tout augmente, sauf les
retraites. »
Déterminés,
les manifestants ne se sont pas laissé impressionner par la pluie. Mais dans
leurs témoignages, c'est l'inquiétude qui dominait. « Des gens crèveront parce qu'ils
n'auront pas les moyens de survivre à leur dépendance », s'est indigné Louis
Guyon, qui avait fait le déplacement depuis Rennes. Car c'est bien là l'une des
principales revendications des retraités : pouvoir « vieillir dignement » grâce
à une aide à l'autonomie. « La réforme de la dépendance, on nous la promet
depuis 2007. On veut des réponses maintenant », a exigé François
Thiery-Cherrier, secrétaire général de l'UCR-CGT, qui s'oppose fermement au
projet de taxe supplémentaire de 0,15 % sur les pensions de retraites,
envisagée par le gouvernement pour financer la réforme de la dépendance. «
Cette première mesure fait payer uniquement les retraités, alors que c'est une
question de solidarité, et remet en cause la nature même de la Sécurité sociale
en changeant son mode de financement », expliquait le syndicaliste. « On
comprend qu'il faille contribuer mais si tout le monde le fait dans les mêmes
proportions », soulignait Solange Lepercq, retraitée de La Poste. « L'argent,
il faut le prendre là où il y en a », renchérissait Denise Leclerq en écho aux
déclarations de Bernard Thibault, venu soutenir les militants en tête de
cortège et proposer de « faire appel aux revenus financiers pour financer la
Sécurité sociale ». Rappelant qu'ils avaient contribué à élire la nouvelle
majorité, beaucoup de manifestants comptaient bien lui faire entendre leur voix
aussi souvent que nécessaire. « Le changement ne se fera pas sans nous, a
rappelé Daniel Vauléont. Il faut que l'on soit actifs dans la rue. »
Marion
Perrier
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