lundi 21 janvier 2013

Social Un an après, toujours l’inquiétude chez Schindler



Les salariés ont débrayé hier pour avoir plus de certitudes sur la future plate-forme. Photo L.G.
Les salariés ont débrayé hier pour avoir plus de certitudes sur la future plate-forme. Photo L.G.

Un an jour pour jour après l’annonce de la délocalisation de son activité industrielle, l’entreprise ECS Schindler d’Illzach connaît toujours des soubresauts. Les contours de la future plate-forme logistique inquiètent. Hier, les salariés ont débrayé.

C’est un débrayage presque symbolique qui s’est déroulé hier, au moment de la pause de 9 h, mais qui prouve que chez ECS Schindler, l’accord conclu le 14 juin dernier n’a pas tout réglé. Pour mémoire, la direction avait décidé de cesser la fabrication de cabines d’ascenseurs, de remplacer le site de production par une plate-forme de logistique et de conserver 27 salariés, sur 123 présents au 1 er janvier 2012. Actuellement, il n’y a plus que 80 personnes sur le site, certaines ayant déjà quitté l’entreprise dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi. Au mois de décembre 2012, un droit d’alerte a pourtant été déclenché par les représentants des salariés et lundi, après un nouveau CE, la tension est à nouveau montée d’un cran. « Ce qu’il faut comprendre, c’est que nous sommes très inquiets sur le projet OCC (plate-forme de logistique).

La production devait être arrêtée en décembre pour que les travaux commencent, mais rien n’a bougé. On a eu seulement les plans hier », détaille Florent Dietsch, le secrétaire du CE. Même remarque pour Ludovic Ruffine, secrétaire au CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail) et délégué FO : « J’ai posé 70 questions sur ce projet, je n’ai jamais eu de réponse. » Emmanuel Greber, également élu du CE, relève qu’ « il n’y a même pas eu un coup de peinture par terre, alors que l’OCC doit fonctionner dès juin. »

Alors que syndicats et patronat s’étaient entendus en 2012 pour maintenir 27 postes sur ce site – et que le marché local de l’emploi n’est pas florissant – il n’y a actuellement qu’une dizaine de volontaires pour prolonger chez ECS. « Évidemment que c’est paradoxal. Mais il faut comprendre les salariés : entre la possibilité de partir avec une belle prime (NDLR : 50 000 € plus 650 € par année d’ancienneté, un congé de reclassement…) et le risque de s’engager sur un projet OCC très flou, tout le monde hésite. Et notre rôle d’élu c’est de trouver des bonnes garanties pour ceux qui vont rester », explique Florent Dietsch. D’où le débrayage d’hier matin.

Des embauches ?

Hélène Latour à la direction nationale de la communication se veut rassurante. « Dans le projet présenté lundi en CE, il y a plus de volume que prévu. ECS Schindler s’engage sur un projet sur le long terme, important pour tout le groupe. » Et si, avant le mois de juin la direction n’arrivait pas à convaincre 27 salariés de rester sur le site, faudrait-il embaucher à l’extérieur ? « C’est une solution envisagée mais c’est encore en discussion. Rien n’est acté », poursuit Hélène Latour. On arriverait à la situation ubuesque d’une entreprise qui licencie une centaine de salariés et se retrouve, dans le même temps, obligée d’embaucher…

le 18/01/2013 à 05:00 par Laurent Gentilhomme

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