jeudi 2 octobre 2008

La polémique monte après l’accident d’ascenseur


TROIS JOURS après l’accident dramatique qui a grièvement blessé Nisrine, une fillette de 3 ans, dans un ascenseur à Gennevilliers, la polémique enfle. Hier soir, alors que la petite victime était toujours dans un état critique, les différentes institutions ont commencé à se renvoyer la balle. L’enjeu est de taille : pourquoi le dossier de réhabilitation de cet immeuble et de son ascenseur vétuste n’a pas abouti plus tôt ?

Jacques Bourgoin, le maire PCF de Gennevilliers, a dégainé dès lundi. En 2006, la municipalité avait fait dresser un diagnostic concernant ce bâtiment. Objectif, bénéficier des dispositifs d’aides existants afin de le rénover en profondeur. D’après l’élu, un dossier a été déposé début 2007 en préfecture afin d’obtenir de l’Etat un plan de sauvegarde pour la copropriété, ce qui aurait permis aux occupants d’avoir des conseils, un suivi et des subventions. Un an plus tard, la ville propose à l’Agence nationale pour l’amélioration de l’habitat (Anah) de classer l’immeuble en « copropriété dégradée » pour obtenir des « aides à la pierre » du conseil général. Depuis janvier 2007, le département a la haute main sur ce dispositif. Le 11 septembre dernier, le conseil général accepte. Depuis, l’accident s’est produit. Et Jacques Bourgoin de fustiger « les lourdeurs d’instruction de tels dossiers par l’Etat ».

« Le 23, rue de Besly n’est pas insalubre, il est dégradé »

Hier, sur la même longueur d’onde, la préfecture et le conseil général ont allumé un contre-feu. Selon eux, le maire de Gennevilliers aurait pu agir plus vite en utilisant une procédure d’urgence. L’Etat rappelle qu’en « matière de copropriété dégradée » deux cas de figure existent : des réhabilitations lourdes et des procédures d’urgence « lorsqu’un trouble est manifeste ou un danger immédiat. Le signalement opéré par le maire de Gennevilliers relève du premier type de démarche ». Jacques Bourgoin n’aurait donc pas choisi la bonne arme pour rénover le bâtiment et l’ascenseur. En préfecture, on précise aussi que le maire, avec ses pouvoirs de police judiciaire, peut, en cas d’urgence, faire réaliser les travaux à la charge des propriétaires. Au conseil général aussi, on se défend de lenteur. « En aucun cas, le diagnostic établi en 2006 ne faisait état d’un danger immédiat inhérent à l’ascenseur. » Et de rappeler là encore qu’un maire peut toujours publier un arrêté de péril. « Hors de question de jouer au ping-pong avec la préfecture et le conseil général, riposte Jacques Bourgoin. Simplement, à l’époque, nous n’étions pas dans cette situation. Le 23, rue de Besly n’est pas insalubre, il est dégradé. »

Retour haut de page

Aucun commentaire: