lundi 22 décembre 2008


«Boulot de bagnard». Michelin déjante

Freddy Rondeau est ouvrier chez Michelin à Cholet H ne s'attendait pas à devenir, du jour au lendemain, une icône de la révolte sociale en qualifiant son job de «boulot de bagnard» et son employeur d' «exploitateur» , dans les dernières lignes d'un CV posté sur le site Internet Copains d'avant. C'est pourtant ce qui lui arrive depuis qu'il a été licencié pour «faute réelle et sérieuse» par le constructeur de pneus.

Invité sur FR3, interviewé par Europe 1 et Ouest-France , Freddy suscite une formidable vague de solidarité. La CGT a porté son affaire devant les prud'hommes en dénonçant l' «obligation de loyauté» invoquée par le zélé responsable des ressources humaines de Michelin-Cholet pour justifier son renvoi express. Il a toutes les chances de l'emporter, car cette mention n'a en effet jamais figuré sur son contrat de travail. «Si Michelin veut renouer avec sa tradition de patron de combat et museler son personnel au moment où il le met en chômage partiel, nous entrerons en lutte dès le début de l'année» , tonne Denis Plard, délégué CGT.

Désastreuse pour l'image de Michelin, l'«affaire Rondeau» agace fortement au siège à Clermont-Ferrand. Officiellement, Bibendum se refuse à tout commentaire. Mais de hauts cadres espèrent qu'elle fera rapidement pschit! Car, même chez Michelin, le paternalisme a vécu: les jeunes salariés internautes, souvent recrutés à bac + 2, sont loin d'être aussi placides que les ruraux recrutés à Cholet dans les années 60!


Laurence Dequay

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