mardi 14 avril 2009



Du point de vue social, l’an 2 de l’ère Sarkozy se sera caractérisée par une surabondance de communication creuse, d’effets et d’artifices visant à faire passer des réformes contestées sur le fond. Toujours au mépris du dialogue social, mais en se prévalant d’une sorte de « feuille de route » délivrée par le suffrage universel.

Mardi 14 Avril 2009
Celui qui avait surfé sur les mécontentements au point de déclarer en 2007 qu’il comprenait les formes radicales de l’action revendicative face à un patronat qu’il n’hésitait même pas à qualifier de voyou, donne aujourd’hui des coups de menton pour menacer les salariés qui retiennent leurs dirigeants pour leur imposer le dialogue social. Mais il aura du mal à faire des martyrs ; car si l’opinion n’approuve pas, en soi, ces modes d’action, elle les comprend de manière massive et elle rejette aussi les sanctions auxquelles certains porte-flingues de la majorité et du patronat n’hésitent pas à faire appel.

On est vraiment en pleine hystérie et il faudrait ramener les choses à ce qu’elles sont : une vaguelette, un épiphénomène, un truc monté en épingle… En tous cas, cet emballement permet d’inverser la charge des responsabilités d’une manière étonnante. Voilà donc que le patron de la CGPME appelle les employeurs à refuser de discuter « le pistolet sur la tempe ». On croirait entendre un ministre de l’Intérieur déclarer qu’il ne discutera jamais avec un preneur d’otages. On est en plein délire, mais tout cela n’a qu’un seul but : détourner les salariés de l’action au moment où de plus en plus de Français se retrouvent dans les mots d’ordre et dans les modes d’action choisis par les huit organisations syndicales du pays. Faute de vouloir répondre aux revendications, la stratégie de la peur, de la chienlit revient comme un vieux réflexe.

Si l’on en juge par les tendances annoncées par les sondages, les Français approuvent massivement les mobilisations sociales et leur contenu revendicatif. Ils se réjouissent de l’unité syndicale inédite pour ce 1er mai. À moins de trois semaines du grand rendez-vous unitaire du 1er mai, les enquêtes d’opinion continuent à montrer le fort potentiel de mobilisation sociale. Selon une enquête LH2 pour « nouvelobs.com », trois Français sur quatre (76%) qualifient de « bonne chose » le fait que les huit centrales syndicales manifestent pour la première fois ensemble le 1er mai prochain sur la base de revendications communes. Toujours selon « nouvelobs.com », « l’approbation est particulièrement massive parmi les sympathisants de gauche : 91% y voient une « bonne chose » contre 8% une « mauvaise chose » (1% n’ont pas d’opinion). Les sympathisants de droite approuvent eux aussi l’union des syndicats à une nette majorité : 61% contre 35% (4% ne se prononcent pas). »

Passer d’un soutien de l’opinion à une disponibilité pour agir et un engagement dans les manifestations, c’est tout l’enjeu de ces prochaines semaines.

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