mardi 12 mai 2009

Exclusif : le cadeau d'adieu de Bouton aux traders de la Générale

Lucie Kempf

Daniel Bouton a fini par démissionner de la présidence de la Société générale. Si Nicolas Sarkozy peut triompher (il avait demandé sa peau lors du scandale Kerviel en janvier 2008), les traders vont sans aucun doute le regretter.

Bouton et le directeur général Frédéric Oudéa avaient déjà déclenché en avril un véritable scandale avec l'annonce d'un généreux plan de stock-options d'une valeur de 7,7 millions d'euros, destiné à son top management (ce qui avait provoqué un tollé suivi du retrait du plan).
Mais il y a mieux, ou pire : selon nos informations, la Soc Gen va distribuer pas moins de 250 millions d'euros aux traders de sa filiale SG CIB, spécialisée dans les marchés spéculatifs, au titre de l'exercice 2008 !
Ce chiffre, provenant de sources syndicales, fait, certes, ressortir une baisse de 40 % à 50% par rapport à 2007, mais il demeure cependant plus que copieux pour une filiale qui a perdu 235 millions d'euros en un an.
Et qu'en pense l'Etat qui a apporté 1,7 milliards d'euros de capital à la Société générale ?

*2,5 milliards de pertes sur deux ans*
SG CIB regroupe les activités de marché, de financement et de conseil en fusions-acquisitions du groupe et les équipes les plus impliquées dans la crise des subprimes de 2007. Or, les deux précédents exercices, 2007 et 2008, ont été les pires qu'ait connus la filiale, avec respectivement 2,2 milliards d'euros de pertes en 2007 (en partie dus à l'affaire Kerviel) et 235 millions de pertes essuyées l'an dernier.
Or, en 2008, le groupe Société générale engrangeait, quant à lui, un bénéfice net de 2,77 milliards d'euros. Les quelque 12 000 salariés (7,7 % des effectifs du groupe) de SG CIB, pour la plupart des cadors recrutés dans les meilleures écoles d'ingénieurs, n'ont donc pas à se plaindre.

Malgré un bilan assez catastrophique, ils ont toujours été les chouchous de Daniel Bouton qui soignait spécialement sa filiale CIB, véritable vache à lait du groupe, capable, au plus fort des années folles, de réaliser 40% des profits de la banque.
Ce temps-là est révolu. Celui de Daniel Bouton aussi.

C'est la Société Générale qui "gère" une partie importante des fonds de placements commun d'entreprise (FCPE), la participation et l'intéressement des salarié-e-s de la holding RCS !

Aucun commentaire: