lundi 5 octobre 2009

Quand le travail frise l'indécence

La semaine sociale sera marquée par la journée de mercredi 7 octobre que 7 organisations syndicales ont choisi comme journée nationale d’action interprofessionnelle. Evidemment, les commentateurs et les extra-lucides du social ne manqueront pas de comparer les mobilisations de début 2009 avec celle de mercredi.

Que l’exercice unitaire soit difficile, c’est certain. Que la colère sociale soit retombée, rien n’est moins sûr. En effet, les salariés se déclarent assez volontiers disponibles pour agir et leurs préoccupations sur l’emploi, les salaires, la protection sociale se retrouvent bien dans la plateforme que les organisations syndicales défendent ensemble depuis le 5 janvier 2009.

Mieux, ces préoccupations sociales s’avivent, s’aiguisent à mesure que le contrecoup social de la crise financière détruit les emplois et justifie des restructurations.

Les salariés les plus qualifiés, ceux placés en responsabilité n’échappent pas au rouleau compresseur comme en témoignent les indicateurs de l’emploi des jeunes diplômés de la promotion 2008. Si ces derniers peinent à trouver leur place, ils trouvent surtout des salaires de départ moindres et des situations plus précaires. Ce n’est pas la prudence, mais l’opportunisme qui conduit les entreprises à profiter de cette situation pour tirer durablement vers le bas le paiement, la reconnaissance des qualifications.

L’encadrement et la maîtrise sont en ce moment au cœur d’une actualité dramatique avec les suicides au travail ou à cause du travail. C’est toute une culture managériale imposée au nom de la concurrence que ces drames dénoncent. Celle qui confond encadrement et garde-chiourme, qui impose des challenges infantilisants, des critères d’évaluation dégradants.

Ces méthodes de management portent la négation de la dignité. Elles sont l’indécence même… et justement ce 7 octobre, journée mondiale pour le travail décent, les salariés de nos catégories devraient se mobiliser sous des formes à décider avec eux pour combattre ces conditions de travail. Nous avons l’occasion là de dire que ce ne sont pas les salariés qui sont malades au point de se supprimer, mais les entreprises qui sont devenues mortifères. L’occasion de dire : non décidément le suicide n’est pas une mode, mais il y a bien urgence… La prévention, les numéros verts, les cellules d’écoute comme seules réponses, ça ne suffit pas.

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