mardi 1 décembre 2009

Charte pour l'encadrement :
Ouvrir le débat sur notre place, notre rôle.

Le remarquable documentaire «La mise à mort du travail» récemment diffusé en prime time sur France 3 a montré, non seulement les dégâts humains, mais aussi les causes et les ressorts perfides de cette mise en pièces du travail par les modèles dominants du management. Depuis vingt ans, l'entreprise est mise au profit des financiers et non au service des besoins humains sociaux et économiques. Tous les objectifs sont dirigés vers les profits des actionnaires financiers qui exigent des taux de rentabilité à deux chiffres.


Cette nouvelle donne a profondément changé les méthodes de gouvernance. Elle a modifié complètement la conception même du travail et de son organisation. La valorisation à court terme des sociétés exigée par les marchés financiers se traduit par des baisses d’effectifs, des réductions de coûts, des restructurations et toujours plus d'automatisation. La conquête du pouvoir par les marchés financiers a pour corollaire la mise sous contrôle des managers. Les salaires sont individualisés, les politiques salariales débouchent sur le paiement du poste de travail sans référence aux critères liés à la qualification et aux responsabilités et aggravent la concurrence entre salariés. La course à la performance et à la productivité sont des obstacles à la qualité du travail.
Cette situation interpelle particulièrement le personnel de l'encadrement. La majorité des salariés, notamment des ingénieurs, cadres et techniciens, exprime le besoin de reconnaissance, de leur utilité sociale, de leurs responsabilités et de leurs qualifications. Ils rejettent le pouvoir abusif, la manipulation, les décisions prises par des directions sans expérience du terrain et du métier, les formes de management sournoises qui conduisent à la soumission ou au suicide. Ils revendiquent de participer aux affaires de l'entreprise mais ils sont soumis à des injonctions paradoxales «le profit à court terme ou la porte», alors que leur rôle est d’assurer la pérennité et le développement à long terme de l'entreprise.
L’UGICT-CGT entend ne pas laisser les cadres seuls et isolés face à cette situation où les entreprises leur imposent de jouer contre leur camp. Les cadres n’ont pas envie de se laisser enfermer dans le discours dominateur et aliénant des financiers. La CGT des cadres et technicien-ne-s a décidé de lancer et mettre en débat une «Charte pour l’encadrement»visant à «obtenir des droits nouveaux
pour un rôle contributif de l’encadrement». L’UGICT-CGT veut avec cette Charte, lancer le débat pour que les cadres partagent leur expérience et confrontent leurs
points de vue sur ce management toxique qui individualise, classe les salariés, pousse à la surcharge et à la destruction.
Cette Charte de l’encadrement vise à dégager des positions revendicatives, à redéfinir le rôle et la place de l’encadrement dans le travail leur conférant des droits pour développer la dimension collective du travail, en lien avec les règles du métier et non celles des actionnaires, dans une perspective de développement durable et socialement responsable. Un des axes revendicatifs majeurs de l'UGICT-CGT est de construire un management alternatif socialement responsable qui replace le travail et l’humain au centre des organisations et des entreprises.

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