La Suisse pourrait adopter un impôt sur la fortune
Les riches sont dans le collimateur des citoyens… suisses. Les électeurs de la Confédération vont se rendre aux urnes dimanche pour se prononcer sur l'instauration d'un impôt minimal sur les grandes fortunes. L'initiative du Parti socialiste, baptisée « Pour des impôts équitables », propose la généralisation d'un taux minimal d'imposition de 22 % sur les tranches de revenu imposable dépassant 250.000 francs suisses (186.000 euros) et de 0,5 % supplémentaire sur les grandes fortunes imposables de plus de 2 millions de francs.
Les sondages prédisent des résultats très serrés et la panique commence à être réelle parmi les résidents aux poches bien remplies. Des patrons comme Alfred Schindler, qui dirige le fabricant homonyme d'ascenseurs, et Peter Spuhler, de l'entreprise de fabrication de matériel ferroviaire Stadler Rail, ont menacé de délocaliser une partie de leurs activités si l'initiative était acceptée. Les milieux économiques ont investi plusieurs millions dans une campagne de lobbying qui vise principalement les cantons qui risquent de se ranger du côté du « non », comme Fribourg et Zurich. La Suisse a toujours été un havre de paix pour les grandes fortunes. En 2007 (derniers chiffres connus), 40 % de la richesse du pays était contrôlée par 1 % de la population. Un chiffre stable depuis soixante-dix ans.
De plus en plus de Suisses commencent pourtant à critiquer cette situation. « Dans les trente prochaines années, 900 personnes en Suisse vont hériter de plus de 100 millions de francs, expliquait au quotidien « Le Temps » Hans Kissling, un ancien statisticien à Zurich et membre du Parti socialiste. Ces gens auront réellement le pouvoir d'un prince féodal. » La députée socialiste Jacqueline Fehr souhaite, elle aussi, lutter contre les personnes qui cherchent « refuge dans des oasis fiscales que l'on trouve en particulier sur les bords des lacs de Zurich et de Zoug ».
Le projet de loi n'est pourtant pas particulièrement répressif. S'il est approuvé, la Suisse restera l'un des pays européens où les taux d'imposition sont les plus bas pour les revenus supérieurs à 300.000 francs, juste derrière la Bulgarie, la Roumanie et la Pologne…
frédéric therin
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