samedi 27 février 2010

Les salaires bloquent les ascenseurs

Plus rien ne sort de l'usine Thyssen de Saint-Barthélemy, près d'Angers. Les grévistes réclament 75 € pour tous.

Ils sont en grève depuis mardi, mais, hier après-midi, l'immense parking de l'usine Thyssen ascenseurs était désert. Plus aucune trace des piquets de grève, des banderoles, du brasero et de la sono. « Personne ne travaille le vendredi après-midi, explique Pascal Bouet, délégué syndical CGT. Mais nous poursuivons la lutte. Nous serons à nouveau devant les grilles lundi. »

Les 220 grévistes (sur 530 salariés), essentiellement de la production, restent mobilisés. « Cela va encore monter d'un cran », prévient le délégué syndical. Le conflit porte sur les salaires. Les représentants du personnel réclament 75 € pour tous, soit une hausse de la masse salariale de 4 %.

Les plus jeunes en tête

La direction propose 1,20 % en augmentation générale et 1 % en augmentation individuelle. « Le groupe fait d'énormes profits avec les ascenseurs. Nous voulons, nous aussi, notre part du gâteau ! » réclament les grévistes. La direction ne fait aucun commentaire.

La revendication salariale s'appuie sur un mécontentement profond. Les salariés viennent de subir une semaine de « congés forcés ». D'autres ont été touchés par du chômage partiel.

À leur retour dans les ateliers, lorsqu'ils ont découvert la charge de travail et la présence d'intérimaires, ils ont explosé. « Ça nous a surpris que ça parte aussi vite,reconnaît Pascal Bouet. La réaction a été spontanée et unanime. »

Dans les piquets de grève, les salariés les plus jeunes et les plus récemment embauchés paraissent les plus déterminés. Pascal Bouet évoque une génération d'écorchés vifs : « Ils ont vécu dans la précarité. Ils ont bossé comme des fous. Aujourd'hui, tout ce qu'ils ont enduré ressurgi. » Lundi, la grève continue.

Jean-Michel HANSEN.

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