lundi 29 mars 2010

Après le 23 mars... Vers d'autres rendez vous

« Comparaison n’est pas raison » dit l’adage… plus vrai que jamais lorsqu’il s’agit d’examiner le mouvement social. En effet, se borner à compter les pieds qui foulent le pavé, puis les diviser par deux pour obtenir un nombre de manifestants, ne saurait rendre compte de l’état d’esprit des salariés. Pas plus que de comparer l’ampleur de cette journée interprofessionnelle de ce mardi 23 mars avec les manifestations de l’année dernière.

Cette mobilisation, qui aurait pu être encore plus forte sans quelques dissonances syndicales, est venue confirmer le message envoyé par les élections régionales à l’exécutif. On a en effet trop peu parlé du social durant cette campagne électorale, alors que dans les entreprises le bouillonnement revendicatif ne se dément pas depuis plusieurs mois.

Qu’il s’agisse de défendre les emplois menacés par les restructurations et les délocalisations, les missions entamées et remises en cause par la Révision Générale des Politiques Publiques, les salaires gelés et individualisés, les salariés bougent. Les conflits qui marquent la période ont comme constante l’unité syndicale et la forte détermination.

Il n’est qu’à voir par exemple les luttes pour les salaires chez Thales ou dans de grandes cliniques privées pour s’en rendre compte. Incontestablement, ça bouge beaucoup en ce moment dans le secteur privé et dans l’industrie. Ça bouge beaucoup à l’occasion des négociations annuelles obligatoires et ces conflits permettent à de nombreux ingénieurs cadres et techniciens d’exprimer leurs revendications. Ainsi mardi dernier on a beaucoup vu de banderoles du privé et beaucoup de coquelicots de l’UGICT-CGT dans les cortèges.

Si les échéances politiques sont hélas marquées par une abstention inquiétante, le moins qu’on puisse dire est que le corps social est loin de renoncer à s’exprimer et les salariés marquent à l’évidence une forte disponibilité pour agir. Ils ont envie de le faire dans l’unité pour gagner en efficacité. Cette journée du 23 mars devrait avoir des suites dont les organisations syndicales vont discuter ce mardi.

Il le faudra car le chef de l’État n’a apporté aucune réponse après la déroute électorale et après une journée qui a vu 800 000 personnes descendre dans la rue dans 180 manifestations. Dans une déclaration de quelques minutes il s’est contenté mercredi de donner des gages à son électorat désorienté en lui annonçant la poursuite des réformes pour lequel il prétend avoir été élu. Toute la presse a d’ailleurs entendu mercredi une sorte de rappel aux fondamentaux.

Or c’est bien le contenu de ses réformes qui est contesté. C’est bien parce que les projets du gouvernement en matière de retraites s’annoncent lourds de menaces que les salariés s’inquiètent, se mobilisent. Dans cette effervescence sociale, le patronat n’est pas exempté de devoir apporter des réponses par l’ouverture de vraies négociations.

Il dépendra beaucoup de la détermination unitaire des syndicats à créer de nouveaux rendez-vous permettant de faire converger et grandir les luttes revendicatives.

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