mardi 9 novembre 2010


Le dossier est loin d'être clos

Depuis quelques jours, on voudrait nous faire croire que la page des retraites est tournée, que les syndicats cherchent la porte de sortie à l’intersyndica­le et qu’ils s’emploient à amortir l’atterrissage après un conflit dont les spécialistes cherchent à faire le bilan.

C’est aller un peu vite en besogne. Oui, l’omni­président a besoin de passer à autre chose car il est au plus bas dans les sonda­ges. Il a devant lui la perspective d’un G20 dont il va assurer la présidence et d’un rema­niement gouvernemental supposé donner un nouveau souffle.

Cette dernière perspective a au moins eu pour effet de réanimer un mort : On croyait François Fillon carbonisé, le voilà qui fait don de sa personne pour res­ter à Matignon. Plus sérieusement, on n’en a pas encore fini avec le dossier des retraites.
D’abord parce que les échéances ne sont pas dépassées et qu’un rapport de forces est toujours susceptible de renverser cette loi qui devrait s’appliquer dans plusieurs mois. Ensuite parce que les « partenaires sociaux » vont maintenant devoir décliner cette loi dans les paramètres des retraites com­plémentaires à l’occasion de la renégociation patronat­ syndicats des accords qui régissent l’Arrco et l’Agirc.

Qui pourrait une seconde penser que cette négociation pourrait être un fleuve tranquille alors que le patronat entend l’aborder pour durcir les conditions d’obtention d’une retraite, poursuivre l’affaissement des droits des salariés afin de les contraindre à s’orienter vers les re­traites par capitalisation ? L’heure n’est donc pas à plier les banderoles.

D’autant moins que le mouvement social n’a pas encore trouvé les réponses à toutes les questions qu’il a soulevées. « Le mouvement part des retraites. Mais peut­-on aborder cette question sans par­ler d’emploi, de conditions de tra­vail, de déroulements de carrières où de salaires, de pénibilité du travail, du sort réservé aux seniors ou aux jeunes », interroge Bernard Thibault dans l’Humanité de sa­medi dernier. "En quelques mois, le travail syndical est considérable".

Alors que le gouvernement a pré­senté une réforme comptable, nous sommes parvenus à imposer un débat de société sur la place du travail, les conséquen­ces de la crise économique, sur la nécessité d’un nou­veau partage des richesses. Les salariés se rendent bien compte qu’on leur demande des efforts financiers en matière de retraite alors que les banques, qui ont été soutenues par l’Etat, sont en train de réafficher des ré­sultats considérables. » De fait, le mouvement social entre dans une nouvelle séquence, qui ne peut pas être celle du renoncement, l’heure n’est pas à ranger les banderoles et compter les points.

Pour sa part, la CGT est convaincue qu’on peut toujours bousculer bien des choses si les conditions de l’unité syndicale sont ré­unies. Et cela, même si l’on arrive à un moment où peuvent apparaître entre les syndicats des divergences sur l’opportunité des possibilités de continuer l’action pour obtenir d’autres réponses sur l’avenir des retraites.

Ce lundi soir 8 novembre les organisations syndicales se retrouvent. A l’initiative de la CGT, le principe d’u­ne nouvelle journée d’action a été retenu pour la fin du mois et la date sera fixée lundi . S’il s’avérait impossi­ble de continuer la bataille sur les retraites avec un en­gagement unanime de tous les syndicats, la CGT conti­nuerait le combat avec ceux qui veulent le continuer.

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