Pour un autre partage des richesses
Cette dernière lettre électronique de 2010 est l’occasion d’un coup d’œil dans le rétro sur une année particulièrement agitée sur le plan social. La mobilisation unitaire sur les retraites, les conflits sur les salaires ont pose avec acuité la question du partage des richesses créées alors que gouvernement et Medef n’ont d’autre programme que de mutualiser les pertes de la crise et de privatiser les profits qui continuent de s’accumuler.
On le voit à nouveau avec les négociations sur les retraites complémentaires Arrco et Agirc dans lesquelles le patronat n’entend assurer les équilibres qu’à coup de rabot sur la protection sociale sans mettre un centime de plus dans le système par répartition. On le voit également dans l’âpreté des négociations annuelles obligatoires sur les salaires où les entreprises sont bien décidées à ne rien lâcher ou presque. Dans un cas comme dans l’autre,qu’il s’agisse du salaire mensuel ou du salaire différé (nos futures pensions), la volonté est clairement d’assurer aux actionnaires une rentabilité maximale. Les directions d’entreprise sont quelques raisons de se sentir soutenues en cela par un gouvernement qui continue d’exonérer de cotisations sociales les salaires jusqu’à 1,6 fois le Smic. Ce faisant il crée des trappes à bas salaires et tire les grilles de rémunérations à la baisse.
À cette politique, les salariés qualifiés et en responsabilité n’échappent pas. Les salaires des ingénieurs cadres, techniciens et agents de maîtrise sont insuffisamment revalorisés.Les qualifications et les responsabilités ne sont pas reconnues et les politiques de salaires au mérite et aux résultats ne font pas bouger les lignes quant au partage des richesses créées par l’entreprise. La compression de la masse salariale se paie cash au niveau de l’économie de notre pays. La demande est trop faible pour assurer une reprise.
La question des salaires sera espérons le au premier rang de l’actualité sociale en ce début 2011, du moins la CGT et son Ugict vont s’y employer dans le cadre des négociations annuelles obligatoires. L’enjeu est de déplacer le curseur durablement stabilisé du coté de la rémunération des actionnaires et des établissements bancaires vers la rémunération du travail. Cela ne passe pas que par le net à payer en fin de mois, mais par l’augmentation des salaires bruts. Il en va de la pérennité de la protection sociale, de la solidarité. Faute de quoi, c’est un modèle social tout entier qui est voué à la faillite. Priver l’Etat, la protection sociale, le tissu de solidarité collective de ses ressources, c’est livrer un pan majeur de notre vie à la main obscure du marché.
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