lundi 12 septembre 2011
Les cadres expriment leurs inquiétudes
Lundi dernier, la publication du baromètre Viavoice pour Le Figaro/France Inter/HEC est venue nous alerter sur la dégringolade du moral des cadres.
Voilà qu’après avoir noté au printemps une hausse du moral à la faveur de meilleures perspectives économiques, les sondeurs qui ne se trompent jamais, constatent en cette fin d’été que le moral des cols blancs est dans les chaussettes dans un contexte cette fois marqué par la crise de la dette.
Après « un redressement très significatif du moral des cadres en mai, la crise financière liée aux dettes souveraines des États-Unis et des pays de la zone euro a changé radicalement la tendance », note Viavoice. 74 % des cadres interrogés anticipent une dégradation du niveau de vie (49 % en mai) et 78 % prévoient une hausse du chômage (39 % en mai).
Que dire d’un tel sondage ? D’abord qu’il conforte un sentiment nourri par d’autres enquêtes réalisées notamment pour le compte de l’Ugict et d’autres organisations syndicales. Lesquelles nous disent que les cadres sont lucides et expriment clairement leurs inquiétudes et leurs insatisfactions.
On a récemment voulu nous faire croire que les cadres reprenaient des couleurs à la vue d’une prétendue nouvelle croissance des offres d’emploi qui selon certains leur ouvrait même la possibilité d’escompter des augmentations de salaires soit en changeant de poste, soit en demandant à négocier une augmentation.
Ce sondage Viavoice conforte une image d’Épinal du cadre feuilletant les pages saumon du Figaro en fin connaisseur et stratège de la chose économique. Du coup,son moral serait directement corrélé aux évolutions du Cac 40.
Mais si on lit bien l’enquête, on voit qu’au-delà de la situation économique générale, les cadres semblent aussi préoccupés par leur propre avenir, 48 % pensant que leur situation financière personnelle va se dégrader dans les prochains mois ; 83 % estimant que leurs opportunités de progression de carrière seront faibles.
Eh oui, c’est bien à l’aune de leur vécu que les salariés les plus qualifiés et en responsabilités jugent que la situation économique et sociale se dégrade. On voudrait continuer à nous faire croire que l’encadrement est une catégorie à part, choyée par les entreprises, tentée par nature par les idées libérales. Ces vieux clichés sont manifestement éculés.
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