mardi 8 novembre 2011

Faut-il avoir peur des ascenseurs ?


Les ascenseurs toulousains dangereux ? Pas au point de provoquer un accident comme à Paris expliquent les professionnels, dont certains pointent quand même des difficultés.

À chaque fois que l'on emprunte un ascenseur, qui ne peut s'empêcher brièvement de penser « et si je restais coincé ? » Avec 100 millions de trajets par jour, c'est le moyen de transport le plus utilisé en France. À Toulouse, les professionnels estiment que 3 500 cabines montent et descendent. Et la chute de l'ascenseur à Paris, faisant trois blessés graves il y a dix jours, amène à s'interroger sur leur vétusté. Christophe Simon Labric, délégué CGT dans l'entreprise OTIS Sud, est catégorique : « Il y a un souci. Aujourd'hui, l'entretien ne se fait pas comme il faut. Nous sommes en sous-effectif.

À Toulouse, 15 % des ascenseurs ne sont pas régulièrement entretenus. En moyenne sur la ville, chacun des techniciens visite 130 appareils toutes les six semaines contre une centaine autrefois. Avant, on passait en moyenne 20 minutes sur une intervention ; aujourd'hui cela tend plutôt vers les 5. » Et s'il reconnaît que l'accident à Paris est un fait « très rare », le technicien admet « avoir déjà vu des cas critiques sur Toulouse.

Par négligence de certains propriétaires, même lorsque des habitants le leur avait signalé ». Les pannes prioritaires pour les réparations, après les personnes bloquées, sont celles qui arrivent dans les hôpitaux et bâtiments administratifs. « Après, nous agissons plus ou moins rapidement en fonction du contrat d'entretien passé avec le propriétaire ou le bailleur. Car, en cas de retard, OTIS paie des indemnités », explique Christophe Simon Labric.

Une position que confirme, Cédric Rampnoux, chargé de contrôler la maintenance des 280 ascenseurs de Toulouse-Habitat. « Nous n'avons pas de difficultés, tout est aux normes et fait dans les temps par l'entreprise. » Du côté des petits syndics, l'attente est parfois plus longue. L'un d'entre eux, du quartier gare, confie : « Nous qui n'avons qu'un ascenseur, on a été parfois obligés d'attendre plusieurs jours alors que des personnes âgées sont dépendantes de l'ascenseur. » À Toulouse et dans la région, un quart des ascenseurs ont plus de 40 ans. Et selon les syndicats, les appareils tombent en panne en moyenne trois fois par an.

Les chiffres cités proviennent de la Fédération des ascenseurs.

Les ascensoristes démentent

Jean-Luc de Tavernier, délégué général de la Fédération des ascenseurs se veut rassurant. « Les accidents graves sont rares comparés aux 100 millions de trajets par jour en ascenseur. Avec la mise en place de la loi SAE sur la mise aux normes du parc d'ascenseurs, le nombre de tués est passé de 33 avant 2006 à 11 entre 2006 et 2010. 85 % du parc est aux normes pour la première étape de rénovation prévue par la loi, celle des risques dangereux. La moitié est en règle en ce qui concerne la deuxième vague qui s'achève en 2 013. Les principales causes d'accidents sont celles liées au décalage entre la cabine et les portes, et au choc dû à la fermeture des portes. De plus, 6 000 techniciens ont été embauchés en quatre ans. »

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