samedi 5 novembre 2011

L'INDUSTRIE ET LES SERVICES DE LA BRANCHES ASCENSEURS SONT DANS LA LOGIQUE FINANCIÈRE AU DÉTRIMENT DES SALARIÉS ET DU SERVICE PUBLIC


Ces dernières années, la concurrence libre et non faussée a mis en compétition l'industrie et les services avec la spéculation financière : objectif, rendement à deux chiffres pour les actionnaires.
Les multinationales de l’ascenseur, Otis, Koné, Schindler et ThyssenKrupp ont répondu à l’attente de leurs actionnaires et propriétaires.
  • Elles ont fermé des usines, ont spécialisé celles qui restaient pour plus de rentabilité, ont augmenté les cadences de fabrication, supprimé des emplois.
  • Dans les services entretien, elles ont alourdi la charge de travail en augmentant le nombre d'ascenseurs par technicien. Dans le même mouvement, elles ont fait la chasse aux temps morts, tayloriser l’activité à l’aide de l’informatique et de PDA (Personnel Digital Assistance). Elles préparent même des dépannages et programmations à distance. Il faut toujours faire plus vite et plus.
  • Au montage d’ascenseurs et à la modernisation de ceux-ci, les techniciens sont fortement mis en concurrence avec la sous-traitance pour faire pression sur leurs temps de montage et leurs salaires. Il faut toujours faire plus et plus vite.
  • Les services administratifs se voient imposer des charges de travail toujours plus importantes à faire « pour demain ».
  • Comme tout cela ne suffit pas aux yeux des actionnaires, pour faire baisser la masse salariale, les plans sociaux, les licenciements, les ruptures conventionnelles, les départs non-remplacés viennent en appui pour augmenter les profits. Évidemment, un frein important est mis aux augmentations salariales. Ces techniciens hautement qualifiées, responsables de la sécurité de tous ont en moyenne 1500 € à 1600 €.
Ouvriers, techniciens, employés, cadres, personne n’est épargné par cette course au rendement avec des marges pouvant atteindre plus de 50 %. Au globale, ce sont des entreprises très rentables !

Comment s'étonner dans ces conditions que les services rendus aux usagers se dégradent au point de voir resurgir des accidents graves. Nous sommes dans une profession qui est structurée en grande partie autour de la sécurité au point que nos patrons en ont fait un argument « commercial » et de répression envers les salariés. Ils s'y sont engouffrés avec la loi SAE (Sécurité des Ascenseurs Existants) et autres normes sans aucune retenue, doublant le chiffre d'affaires prévu au départ.

Ce n’est pas la C.G.T Ascenseurs qui va nier que la sécurité est fondamentale pour tous, les salariés comme les usagers. Les salariés payant le plus lourd tribut de la course aux profits, nous sommes intransigeants sur ce point. Mais nous ne sommes pas que des salariés, nous sommes aussi des usagers et des consommateurs, c'est pourquoi nous ne pouvons pas accepter la dégradation de la profession qui s'opère aujourd'hui.

La sécurité est une chose trop sérieuse pour la confier à des financiers.

La qualité du travail, la sécurité optimum, la politique des prix, laissées dans les mains des gestionnaires du profit qui dirigent nos entreprises conduisent à la dégradation du parc, aux accidents, à des prix inflationnistes. Cela ne sert ni les salariés, ni les usagers, ni l’économie française, car l’essentiel des « marges » sert aux actionnaires et propriétaires états-uniens, finlandais, suisses et allemands.

L’ascenseur est le premier moyen de transport (100 millions de trajets par jour en France- Source, Fédération des Ascenseurs), il doit être conçu comme un service public avec une appropriation sociale par les salariés et sous le contrôle des usagers. C’est la seule issue pour répondre à l’attente des usagers sans opposition avec les salariés.

Aucun commentaire: