lundi 25 juin 2012

Cris d’orfraie et racolage indécent



Dès que l’on parle de partager les richesses, on est certain de voir se déchaîner le patronat et les libéraux. Ainsi la semaine passée, nous avons eu droit à un air de violon de la patronne des patrons qui a dénoncé l'intention du gouvernement d'instaurer une taxe de 3% sur les dividendes distribués aux actionnaires. "Augmenter la fiscalité des dividendes, c'est courir le risque que ces investisseurs privés soit investissent moins, soit investissent ailleurs, soit même cessent d'avoir envie d'investir tout court", a-t-elle mis en garde. Non seulement Laurence Parisot flirte avec l’indécence eu égard à la véritable spoliation pratiquée sur le travail, mais en plus, elle ment lorsqu’elle prétend que cette augmentation risquerait de "décourager l'investisseur familial" et de freiner l’investissement dans l’appareil productif. La réalité est toute autre, car d’ores et déjà, le service des dividendes aux actionnaires s’opère au détriment de l’investissement dans la recherche, le développement mais aussi au détriment de la part consacrée au salaire direct comme au salaire socialisé et différé (protection sociale, retraite…).

Il va bien falloir que les actionnaires contribuent au financement des besoins collectifs. Que soient abolis les dispositifs permettant aux entreprises les plus grosses d’échapper à l’impôt par l’optimisation fiscale. Laurence Parisot devrait mieux nous expliquer comment un grand labo danois Lundbeck (voir info suivante) peut à la fois licencier 200 personnes en France et en même temps avoir bénéficié du Crédit Impôt Recherche…

Les jérémiades du Medef ont cependant été quelque peu couvertes par la provocation indécente de David Cameron qui s’est dit prêt à dérouler le tapis rouge aux futurs candidats français à l’exil fiscal."Quand la France instituera un taux de 75% pour la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu nous déroulerons le tapis rouge, et nous accueillerons plus d'entreprises françaises, qui paieront leurs impôts au Royaume-Uni", a déclaré l’émule de Margaret Thatcher. "Cela paiera nos services publics et nos écoles", a-t-il ajouté. Des services publics tellement mis à mal outre-Manche que nos voisins pratiquent le tourisme sanitaire pour ne pas attendre des années la pose d’une prothèse de hanche par exemple. Des deux côtés de la Manche, comme du Rhin, des Alpes ou des Pyrénées, ultra-libéraux et grands patrons s’y entendent toujours pour mutualiser leurs pertes et privatiser leurs profits.

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