mercredi 19 septembre 2012

Le changement n’attend pas


S’il suffisait d’un bulletin dans l’urne pour que le changement s’accomplisse en matière économique et sociale, alors sans doute l’abstention ne serait pas au niveau où on la déplore et nous aurions probablement fait l’économie de cinq années de sarkozisme. 

La CGT avait assuré avant l’élection présidentielle que la défaite du sortant serait une des conditions pour que les choses changent, mais pas la seule. Et après quelques mois, il faut bien se rendre à cette évidence, rien ne va de soi. 

Si le ton et la forme du dialogue social ont changé, en revanche les antagonismes avec le patronat et le monde de la finance sont toujours plus vifs et l’issue des négociations qui se sont ouvertes reste incertaine. En cette rentrée sociale, c’est une opinion impatiente qui s’exprime dans des scores de popularité en baisse de l’exécutif. Impatience devant des urgences sociales, économiques, industrielles, environnementales. 

 Le discours gouvernemental ne peut pas être un affichage de méthode et de louables intentions. Il ne peut pas non plus donner le sentiment que la voix du Medef pèse autant que celles des millions de salariés qui aspirent à vivre mieux, à travailler mieux, à travailler « enfin ». Si le Medef avait voulu que ça change maintenant, cela se saurait. A l’inverse, il pousse les feux pour obtenir de nouvelles concessions. 

A quoi cela rime de nous présenter les négociations sur le marché du travail sous un label « gagnant-gagnant » alors que le patronat réclame une plus grande sécurité juridique pour licencier sans contrainte. Chaque recul que devraient consentir les salariés ne pourront qu’alimenter la sphère financière sans résoudre la crise. Pire, chaque centime de salaire direct ou indirect que le patronat va pouvoir raboter va au contraire amplifier cette crise. 

Que la patronne du Medef et ses amis de l’UMP piétinent sur place en chantant que le travail est trop cher c’est le moins qu’on puisse attendre d’eux. Que le gouvernement lui réponde que la question du coût du travail n’est pas un tabou pose assurément question.
De la même manière, cette majorité politique a été portée aux affaires pour, notamment, défendre et renforcer le service public, non pas pour prêcher l’ascèse et la rigueur budgétaire pour satisfaire aux diktats des agences de notation, de la Banque centrale et de la commission européenne.

En cette rentrée sociale, il est donc plus que jamais nécessaire que les salariés, les retraités, les privés d’emplois haussent le ton face au patronat pour accompagner, accélérer les changements.

Ils vont pouvoir le faire le 9 octobre lors d’une journée de mobilisation syndicale européenne pour la défense de l’industrie. Ils peuvent aussi le faire en signant la pétition pour exiger des parlementaires qu’ils refusent de ratifier le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) au sein de l’Union économique et monétaire préparé par le couple Sarkozy-Merckel.


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