Les
annonces de Jean-Marc Ayrault présentées au nom du développement
industriel et de l’emploi ont sans doute plus rassurée la patronne des
patrons qui y a déjà vu matière à en exiger plus dans quelques mois en
matière d'aides publiques sociales ou fiscales aux entreprises. Il faut
dire que le gouvernement a délibérément choisi d'emboiter le pas des
libéraux pour n'envisager la compétitivité des entreprises et de notre
économie que sous le seul angle du coût du travail. Les éditorialistes
et les experts autoproclamés se sont évertués à souligner combien les
rapports Pébereau et Attali étaient restés sans suite.
• Le rapport du Conseil d’orientation pour l’emploi de février 2006, • Le rapport du CESE sur la compétitivité de l’économie française d’octobre 2011, • Le rapport de la Cour des comptes sur le financement de l’économie de juillet 2012, En s'en remettant au rapport d’un grand patron et en donnant crédit aux revendications du patronat, le dispositif annoncé par le Premier ministre se fonde sur la logique contestable et contestée de la baisse du coût du travail. Avec une mesure phare consistant en un « allègement de 20 milliards d’euros du coût du travail » qui vient s'ajouter aux 172 milliards d’aides dont on sait qu'elles sont inefficaces en termes d’emplois et d’investissement productif. Pire, les mesures d'exonérations sociales sur les salaires jusqu'à 1,6 fois le Smic conduisent les entreprises à brider les grilles salariales pour rester sous ce seuil fatidique. Ce pacte de compétitivité est fortement contestable car il va faire payer doublement les ménages dont le pouvoir d’achat diminuera à cause de la hausse de la TVA (à raison de 7 milliards d’euros) et de la fiscalité écologique (3 milliards d’euros). On ne dira jamais assez qu'il n'est pas possible de satisfaire aux injonctions patronales et conduire une politique de changement social. Tandis que partout en Europe les salariés, les peuples se mobilisent contre les mesures d'austérité, ce gouvernement doit entendre d'autres voix que celles des milieux d'affaires. Le 14 novembre, c'est justement pour faire entendre nos exigences de progrès social, notre refus des reculs économiques et sociaux, qu'avec les syndicats européens et dans l'unité nous allons nous mobiliser et manifester. |
mardi 13 novembre 2012
Compétitivité : Un pacte avec le patronat ou avec les salariés?
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire