On va très vite rentrer « dans le dur » en cette reprise de janvier car c’est le 10 que doivent reprendre les négociations entre le patronat et les syndicats sur une réforme du marché du travail. Une négociation qui se fait sous pression. D’abord celle de la situation de crise dont le Medef veut pouvoir profiter pour restructurer à sa main le tissu industriel et tailler en pièces les garanties collectives jugées trop protectrices et contre-performantes. Ensuite la pression du gouvernement qui a été demandeur de cette négociation qui doit précéder à une traduction législative au printemps, dans la foulée de la Conférence sociale de juillet dernier. Enfin, sous une pression de l’opinion car c’est massivement que les Français ont exprimé le souhait de changements positifs tournant le dos aux choix libéraux à l’œuvre sous Sarkozy.
D’ailleurs, à la rentrée dernière, la CGT avait fait réaliser une enquête par l’institut Harris qui révélait une large adhésion aux propositions que porte la CGT dans les négociations engagées sur la sécurisation de l’emploi, et plus largement aux solutions de nature à dynamiser l’économie française et l’emploi dans cette période de crise. Ainsi, a contrario, l’idée qu’il faut flexibiliser les contrats de travail comme le réclame à cor et à cri le patronat est rejetée par 61% des Français. 79% sont pour donner le droit aux comités d’entreprises de faire suspendre des licenciements afin de permettre l’examen de proposions alternatives, 64% pour augmenter les cotisations sociales patronales pour les emplois précaires et 62% pour moduler les cotisations sociales en fonction de leur politique en matière d’emploi et de salaires. Les propositions portant sur la nécessité d’investir davantage dans la recherche et la formation des salariés (95% d’opinions favorables) et sur le besoin de conditionner les aides accordées aux entreprises à la création d’emplois (91% d’opinions favorables) sont approuvées massivement. De même, l’interdiction des licenciements dans les entreprises qui réalisent des bénéfices, fortement combattue par le patronat, recueille 73% d’opinions favorables. De ces trois pressions, il en est une qui manifestement est encore insuffisante, celle des premiers concernés : les salariés. Il est de la responsabilité des organisations syndicales, non pas de céder à la tentation d’un « accord historique » qui s’annonce comme une somme de nouveaux reculs, mais bien de faire grandir le rapport des forces pour peser non seulement sur le Medef dans cette négociation, mais au-delà, accord ou pas, sur le gouvernement et la représentation nationale pour obtenir qu’ils n’avalisent pas des mesures prônées par les employeurs et qu’ils imposent par la loi ce qui n’aura pas été obtenu dans les négociations. La partie promet d’être serrée.
Lu sur le site de l'UGICT-CGT
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