mercredi 17 avril 2013

BILLET DE LA SEMAINE DE L'UGICT CGT



ENTRE MARTEAU ET ENCLUME


« Un bon cadre est impliqué. Un bon cadre applique les décisions de sa direction. Un bon cadre ne compte pas ses heures. Un bon cadre est toujours de l’avis de sa direction. Pas fatigué d’être un bon cadre ? » Que de clichés, que d’étiquettes et d’a priori ne colle-t-on pas sur le dos des cadres. Tant et si bien d’ailleurs que parfois on dénie aux cadres tout esprit critique. Hélas, ni les sondages, ni les mobilisations interprofessionnelles ou d’entreprises en lutte, ne viennent corroborer ces clichés.                                                                                            
C’est donc pour en finir avec les idées reçues et surtout les alerter sur la situation devenue critique pour les salariés de l’encadrement, pour inviter les cadres à réagir, à se syndiquer que la « CGT des cadres », l’UGICT, vient de lancer une campagne publicitaire à paraître dans la presse magazine et quotidienne lue par les cadres.
Pris entre le marteau et l’enclume, les cadres font l’objet d’une pression de plus en plus forte des directions. D’autant plus forte que la crise s’approfondit et qu’on attend d’eux d’atteindre des objectifs de rendements croissants, de relayer des décisions destructrices sur le plan économique et humain, d’être hautement qualifiés mais d’accepter des rémunérations inférieures, et le tout sans compter leurs heures.
Décérébrés, lobotomisés et dociles, les cadres ? Là encore, rien n’est plus faux. Ils sont ainsi une majorité à estimer que leur entreprise ferait mieux de donner la priorité aux salariés (contre seulement 3 % aux actionnaires). Et ils sont aussi 83 % pour affirmer que les pratiques managériales de leur entreprise ne se sont pas améliorées dans ce sens et qu’elles se sont même détériorées. Des mercenaires les cadres ? Là aussi, gardons-nous de penser qu’ils sont satisfaits de leur rémunération. D’abord, on a vu ces dernières années l’encadrement s’impliquer dans des mobilisations lors de négociations annuelles obligatoires pour rejeter de plus en plus souvent l’individualisation des salaires. Ils sont aujourd’hui 40 et 50 % à estimer que désormais leur rémunération n’est à la hauteur ni de leur qualification, ni de leur temps de travail réel, ni de leur charge de travail ou de leur implication.
La force de cette campagne tient à la sobriété et à la violence de ces constats appliqués sur le dos de silhouettes noire en contre jour, mais aussi à son financement. Elle commence par le biais du net sur une plateforme de financement contributif en ligne http://www.masstomass.com qui permet aux internautes d’en prendre connaissance, de la diffuser autour d’eux, la soutenir en contribuant à son financement. Plus chacun en assure la diffusion, plus les contributions financières permettront à cette campagne de briser le silence médiatique qui nourrit les clichés

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