Voici
un an, le 22 avril 2012, le premier tour de l’élection présidentielle créait
les conditions d’une rupture avec des années de régression sociale pour nous
écarter du cap régressif que Sarkozy comptait bien tenir. Le 6 mai, cela fera
un an que celui qui avait fait du « changement maintenant » le slogan
de sa campagne a accédé au pouvoir. Il a depuis toutes les cartes en main au
Sénat comme au palais Bourbon et dans la plupart des régions afin de conduire
les changements économiques et sociaux.
Pourtant, un an après,
François Hollande est au plus bas dans les sondages. Bien évidemment, les
commentateurs trouveront dans l’affaire Cahuzac une explication à cette
dégringolade. Mais attention aux sondages et surtout aux questions que
l’on pose dans ces enquêtes. C’est bien sur fond de crise, d’austérité,
d’inquiétudes pour l’emploi, de peur de déclassement social que se fonde le
désarroi, le désenchantement, pour ne pas dire une sourde colère.
Si
les résultats ne sont pas au rendez-vous, ce n’est pas parce que les temps sont
durs pour tout le monde, mais bien parce que ce gouvernement n’a pas pris un
cap très différent de tous ceux qui en Europe justifient l’austérité alors que
de nombreuses voix s’élèvent aujourd’hui, même au FMI, de manière un rien
hypocrite, pour dire que l’austérité nourrit la crise.
Si
la CGT pouvait se féliciter en juillet dernier de l’instauration d’un nouveau
ton du dialogue social lors de la grande conférence sociale, quel bilan
pourrions-nous tirer aujourd’hui alors que cette conférence a finalement
accouché d’un accord national interprofessionnel dicté par les intérêts du
Medef qui aura servi de trame à la loi sur la sécurisation de l’emploi dont le
Parlement achève la discussion ?
D’abord
un constat, le gouvernement a délibérément choisi de faire de la CFDT un
interlocuteur privilégié même si c’est bien la CGT qui est in fine le premier
syndicat dans le pays. Ensuite, il bouleverse la hiérarchie des normes en
faisant primer l’accord sur la loi puisque les parlementaires sont enjoints de
légiférer conformément à l’accord. Quant au contenu de la loi elle-même, elle
est une somme de reculades qui vont permettre de sécuriser les licenciements.
« Tout
ça pour ça ? » pourrait-on se demander alors que François Hollande a
déjà convoqué une deuxième conférence sociale pour cet été. L’exécutif doit
bien entendre que les Français ont demandé le changement, pas un toilettage de
style.
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