Discours du Premier ministre
Après la sanction infligée à la politique conduite par François
Hollande et le gouvernement Ayrault, les salariés attendaient un
discours répondant à leurs préoccupations. Ce n’est pas le cas.
Le
Premier ministre s’inscrit dans les orientations précédentes et amplifie
encore les mesures qui s’opposent à une relance économique et sociale
en France. Il confirme et aggrave l’offensive lancée contre le travail.
Dire que le pays ne pourra se redresser qu’en baissant massivement le
« coût du travail » nous précipite un peu plus dans la crise.
Le patronat a été entendu et servi.
Le Premier ministre confirme l’austérité salariale dans le public comme dans le privé. Il annonce de façon précise de nouveaux milliards d’euros d’aides aux entreprises, encore une fois sans aucun contrôle ni engagement en termes d’emplois et de salaires. Le plan d’économie dans les finances publiques est synonyme d’une baisse des capacités publiques d’intervention sociale et économique, et d’une réduction des services publics et de leurs missions.
Le transfert d’une partie des cotisations sociales vers la fiscalité au prétexte d’augmenter le pouvoir d’achat des salariés modestes est un leurre. C’est une baisse supplémentaire de la rémunération du travail. « Zéro charges » pour les salaires payés au SMIC, c’est condamner des millions de salariés aux bas salaires.
Le salaire, c’est ce qu’il y a en haut de la feuille de paie, c’est ce qu’on appelle le salaire brut. Une partie est mutualisée pour financer les aléas de la vie, le vivre ensemble, notre politique de santé et de solidarité, l’autre partie est versée directement, le salaire net. Augmenter le bas de la feuille de paie sans augmenter le haut, c’est moins de sécurité sociale.
La CGT portera vendredi prochain, lors de sa rencontre avec le Premier ministre, les revendications des salariés. Répondre aux aspirations des salariés et du monde du travail, c’est la condition pour sortir notre pays de la crise.
La CGT appelle les salariés à ne pas se laisser faire et à manifester le 1er mai 2014.
Montreuil, le 8 avril 2014
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