samedi 13 septembre 2014

Dialogue social vu par le gouvernement et le MEDEF

« On écarte ceux qui ne sont pas d’accord avec nous » !
Le Ministre du Travail, de l’Emploi, de la Formation Professionnelle et du Dialogue Social a organisé une réunion le mercredi 10 septembre, avec 300 représentants des organisations syndicales et patronales des 50 principales branches, pour faire un point sur les négociations sur la mise en œuvre du pacte de responsabilité.

L’objectif affiché était de mobiliser, d’ici 2017, le patronat pour l’emploi, au regard des cadeaux faits pour soit disant améliorer la compétitivité des entreprises.

Jusqu’alors, seules les branches métallurgie et chimie ont engagé des négociations sur le pacte de responsabilité et son impact sur l’emploi. Pourtant, la Fédération de la Métallurgie CGT a été écartée de l’une des tables rondes organisée sur ce sujet.

Faut-il le rappeler, la CGT est la première organisation syndicale représentative de la branche avec 31,27% de salariés qui lui apportent leur confiance lors des élections professionnelles. C’est une remise en cause de la représentation syndicale qui révèle une volonté de refuser le dialogue et une véritable négociation.

Il est évident que le Ministère du Travail, avec la complicité du MEDEF, dont le Secrétaire Général de l’UIMM est le numéro 2, ne veut pas de débat contradictoire à sa politique de distribution de l’argent public aux entreprises sans aucune contrepartie.

Depuis le début, la CGT a contesté ce pacte de responsabilité issu d’un relevé de discussion établi avec deux organisations minoritaires.

Alors que près de 215 milliards d’aides publiques, à travers 4 500 mesures diverses, sont distribués aux entreprises chaque année, le chômage progresse de 5% par an. La France compte aujourd’hui, 5 millions de salariés privés d’emploi.

Force est de constater, que ces aides ne profitent ni à l’emploi, ni à la relance par l’investissement, mais aux marges et dividendes des entreprises.

Malgré les 4 milliards de fonds publics pour les entreprises de la Métallurgie, l’UIMM, ne cache pas qu’il n’y aura pas de créations d’emplois.

Une étude prospective dans la branche de la métallurgie estime que d’ici 2017, 6000 emplois pourraient être sauvés (au mieux) avec 10 milliards d’euros d’aides supplémentaires. D’ici 2020, ce sont 21 milliards d’euros d’aides prévus pour « sauver » 18 000 emplois, voire 30 000 d’ici 2025. A contrario, durant cette période 2014- 2025, l’UIMM prévoit une perte globale de 200 000 emplois supplémentaires dans la branche. L’emploi n’est donc pas le souci du patronat contrairement à ses dires.

Au-delà du constat et des discours, le Ministre du Travail et le patronat de la Métallurgie ne souhaitent pas une véritable négociation pour résoudre les questions d’emplois, de formation, de relance de l’activité industrielle par l’investissement et la recherche.

Si la CGT dérange à ce point, c’est que parmi les salariés des entreprises, le mécontentement et le refus de cette logique dominent. Cette mise à l’écart de la CGT souligne, encore une fois, les limites du dialogue social sans l’intervention des salariés.

La Fédération de la Métallurgie CGT a décidé de faire du 16 Octobre 2014, une journée de mobilisation, d’arrêts de travail dans les entreprises pour permettre aux salariés de se faire entendre, exprimer leurs attentes et revendications concernant l’emploi, les salaires, le financement de la protection sociale.

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