La direction de Leroy-Somer a engagé une procédure en référé pour demander la réouverture de l'usine de Rabion, à Angoulême. A l’appel de la CGT, les grévistes bloquent l’accès à ce site stratégique depuis le 17 décembre
Douze jours de grève et une détermination intacte. Hier après-midi,
les salariés grévistes de Leroy-Somer continuaient à bloquer l'accès au
site de Rabion, à Angoulême. Un site stratégique puisqu'il permet à
l'industriel d'assurer ses livraisons, notamment en direction de ses
plus importants clients.
Ce lundi matin, les grévistes ont cependant reçu la visite d'un huissier : celui-ci leur a signifié que la direction avait engagé une procédure en référé devant le tribunal d'Angoulême. Elle demande à la justice de mettre fin au blocus du site de Rabion.
L'audience doit avoir lieu ce mardi. « Nous avons besoin de reprendre nos livraisons, sous peine de devoir payer des pénalités de retard conséquentes », fait savoir la direction de Leroy-Somer.
Les grévistes de Leroy-Somer ont passé la nuit du réveillon de Noël devant Rabion. Et, « en l'absence d'avancées et de dialogue avec la direction », ils comptent bien réveillonner à nouveau sur site pour le premier de l'an.
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Leroy-Somer est en grève depuis mercredi 17 décembre après midi. Boite de la métallurgie qui fabrique des moteurs électriques et compte environ 2100 personnes sur Angoulême. Pour le moment il y a environ 250 grévistes qui tiennent les piquets de grève dans deux départements de la boites (Rabion et Fonderie) pour empêcher l'entrée des camions et paralyser les appros et les expéditions (notamment les moteurs pour Schindler).
La grève a démarré mercredi après midi par le rassemblement d'une soixantaine de grévistes devant le Centre de Formation d'Entreprise (CFE) où se tenait la réunion pour l'annonce de la prime d’intéressement. En fait il n'y avait rien et ça a mis le feu aux poudres. Les grévistes ont bloqués les entrées et sorties, la direction a du s'échapper par une porte dérobée et traverser un champ (le CFE est un peu dans la campagne charentaise et c'était très humide...) pour être récupérés par un taxi. Les dirigeants "syndicaux" de la CFE-CGC, très collabos ont, eux, été retenus plus de trois heures !
Jeudi la grève a donc démarré avec les piquets devant les deux départements. Elle a été reconduite pour ce vendredi et l'AG de ce matin a décidé de continuer à occuper les portes tout le weekend. Un planning a été mis en place pour que les grévistes s'inscrivent. Dimanche après midi les familles sont invitées.
Pour certains départements, la fermeture annuelle (jusqu'au 5/01) est ce soir vendredi. Mais dans d'autres, c'est mercredi.
C'est essentiellement la CGT qui est à l'initiative, surtout au travers des militants de base et des syndiqués combatifs. En fait, c'est le ras le bol qui éclate car depuis 2008, la prime d'intéressement - qui représentait entre un 13 et même 14ième mois selon les années - a été réduite à rien. La revendication aujourd'hui, c'est un treizième mois pour tous et, dans l'immédiat, le partage non hiérarchisé de l'enveloppe de la "prime exceptionnelle de 20 % du salaire brut de novembre" que veut donner la direction pour tenter de faire passer la pilule. Les NAO vont commencer à la rentrée.
A noter qu'un mouvement de grève a aussi eu lieu en début de semaine, à la DCNS de Ruelle et que, ce matin, la CGT de Géant Casino a organisé un débrayage de deux heures avec défilé dans l'Hypermarché, pour les salaires et contre le travail du dimanche. Une 50aimes de personnes ont participé, ce qui est plutôt bien.
Ce samedi matin 20/12, la grève se poursuit à Leroy Somer. Les piquets tiennent bien à Rabion et Fonderie avec un bon nombre de grévistes qui se relaient pour la nuit et la journée.
Conformément au vote de l'AG d'hier, les grévistes se sont relayés pour passer la nuit aux portes de la boite. Ce matin ils étaient plusieurs dizaines à alimenter les feux et à midi des renforts sont venus de l'UL CGT de Ruffec avec des victuailles pour le repas de midi. Ce qui a donné un repas très sympa et fraternel. C'est un vrai succès pour la continuation du mouvement.
Beaucoup de discussions sur la suite du mouvement. Les plus mobilisés veulent continuer pendant les vacances pour empêcher la direction de faire des expéditions. Il faut évidemment voir combien sont prêts à passer les fêtes à la boite.
La grève a été largement popularisée dans les réseaux et dans la presse et les militants syndicaux d'autres boites passent discuter. Pareil pour le milieu politique.
Voilà la page Facebook des grévistes :
https://www.facebook.com/pages/Gr%C3%A9vistes-Leroy-Somer/383621391819727?fref=nf
Un message de soutien, des "like", cela leur fera du bien et les aidera à tenir en cette période un peu frisquette !!!
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