dimanche 6 avril 2008

UN SALARIÉ PRIS EN OTAGE PAR LA DIRECTION



La Direction Schindler est très en colère : les bailleurs sociaux (HLM), l’ARC (copropriétaires), une association de consommateurs (Que Choisir ?) ont décidé de mettre à jour un certain nombre de dérives dans la mise en œuvre de la loi Urbanisme et Habitat de mise en sécurité des ascenseurs existants.

Les autres entreprises de la branche sont dans le même cas : déjà condamnées à plusieurs reprises en Europe pour des pratiques commerciales illégales, elles craignent d’être de nouveau inquiétées pour tricheries sur des devis et des facturations injustifiés. Tous les professionnels de la branche n’ont vu dans cette loi, qu’une manne providentielle en euros.

Tout le monde sait parfaitement que les entreprises de la profession profitent largement de l’inquiétude face aux risques et aux accidents pour proposer des modernisations qui vont bien au-delà des nécessités de la sécurité. Main dans la main avec certains syndics et experts ils alourdissent devis et factures. Parfois pour des travaux inutiles. Parfois pour des travaux non faits. Parfois en facturant des travaux faits et facturés précédemment.

La sécurité et la fiabilité n’y gagnent pas toujours. Pour faire face aux charges de travail tous les salariés sont stressés avec les risques pour leur santé et leur sécurité. Les usagers sont pénalisés par de longues immobilisations des appareils pour des pannes pas résolues ou des modernisations mal préparées. Du fait des sous effectifs permanents, les techniciens ne peuvent faire réellement les visites de maintenance.

Pendant ce temps, les bénéfices des entreprises sont en progression constante. Les dividendes versés aux actionnaires toujours plus importants. Mais nos salaires restent bloqués entre 1500 et 2000 euros bruts.

Ainsi en tant que salariés de la profession nous sommes sanctionnés deux fois pour le plus grand bénéfice des actionnaires : mal payés en tant que salariés, surtaxés en tant que locataires ou copropriétaires.

C’est pourquoi la CGT, tout en soutenant la nécessité d’une réelle amélioration de la fiabilité et de la sécurité, des ascenseurs ne cautionne pas le véritable racket effectué par les grandes entreprises de la profession. C’est pourquoi nous apportons notre appui et soutien en tant que techniciens à la dénonciation de ces pratiques.

Affolée par le danger que représente la mise à jour de ces pratiques frauduleuses, la Direction Schindler s’attaque sournoisement à notre syndicat. Connaissant la réalité de ses agissements, elle profite de la maladresse d’un journaliste pour engager des sanctions envers le salarié vu dans le reportage. Ainsi, elle ne s’attaque pas directement à la CGT, mais cherche à nous dénigrer en affirmant que ce salarié sera sanctionné par notre faute.

Malheureusement ces calomnies sont relayées par une partie de la hiérarchie voire par certains membres d’organisations syndicales. Tous n’ont qu’un objectif : affaiblir la CGT pour pouvoir ensuite s’attaquer aux droits, aux conditions de travail des salariés. Si le climat social, l’accord 35 heures sont connus pour être les plus favorables de la profession ce n’est pas un hasard. Ceci est dû à la résistance et aux combats qu’ont menés les salariés le plus souvent à l‘initiative et avec l’appui total de la CGT.

En même temps que notre collègue menacé et pris en otage par la direction, c’est tout cela que nous devons ensemble défendre.

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