jeudi 29 mai 2008
La guerre des 35 heures aura bien lieu
GUEULE DE BOIS et colère dans les rangs syndicaux... mais aussi du patronat. Après les déclarations apaisantes de Nicolas Sarkozy mardi dernier sur les ondes de RTL jurant qu'il ne voulait pas la mort des 35 heures, ils croyaient être quittes.
Leur sang n'a fait qu'un tour hier en découvrant le projet de texte législatif relatif au temps de travail dont ils doivent discuter aujourd'hui avec le gouvernement. Certes, comme promis par le président de la République, la durée légale des 35 heures n'est pas remise en question. Elle reste le seuil de déclenchement des heures supplémentaires. Mais une révolution est annoncée : il appartiendra désormais aux entreprises de décider librement - ou presque - moyennant des négociations de la durée réelle du temps de travail des salariés. Concrètement, si la durée légale annuelle reste bien à 1 607 heures, les salariés pourront être amenés à travailler 37, 39, 40 heures ou plus par semaine (dans la limite de 48 heures) grâce à de nouveaux assouplissements faisant sauter les derniers verrous. Pourront être renégociés en entreprise les règles de repos compensateurs, les forfaits annuels ou encore ajustées les modulations du temps de travail en cours d'année... comme l'avait souhaité Nicolas Sarkozy.
Même Laurence Parisot s'indigne
Les syndicats bien sûr fulminent. Ils y voient un détricotage en règle des 35 heures, qui va bien au-delà de ce qu'ils avaient prévu dans la position « commune » du 9 avril portant notamment sur l'aménagement du temps de travail. Un accord signé par la CGT, la CFDT, le Medef et la CGPME. « C'est une imposture. Le gouvernement méprise le résultat de la négociation. De plus, il reprend dans son texte des propositions que le Medef lui-même ne veut pas », surenchérit Michel Doneddu, secrétaire confédéral de la CGT, qui a décidé de boycotter la réunion prévue aujourd'hui. Et hier soir, Bernard Thibault a appelé à une mobilisation « courant juin ». Plus surprenant, en effet, le clan patronal s'indigne lui aussi. La présidente du Medef, Laurence Parisot, demande d'ailleurs au gouvernement de faire machine arrière. Elle prône la stricte application de l'accord du 9 avril qui « exclut toute autre position qu'un dépassement à certaines conditions du contingent annuel d'heures supplémentaires. » Des critiques que Xavier Bertrand a balayées d'un revers de manche. Selon le ministre, syndicats et patronat n'ont « pas voulu se saisir véritablement du sujet ». « Nous les avions prévenus que nous irions plus loin. Aujourd'hui, nous l'assumons pleinement.
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