lundi 22 septembre 2008

La capitalisme tue.


Yvan Zimmermann est salarié à Peugeot-Mulhouse (10 000 salariés), en tant qu’ouvrier à la peinture. Syndicaliste CGT et membre d’Union 68 qui, avec la LCR, impulse le comité local pour un nouveau parti anticapitaliste, il a pris la parole lors du meeting central de l’université d’été de la LCR, pour y décrire la vie quotidienne des ateliers automobiles de Peugeot. Cinq salariés s’y sont suicidés début 2007. Voici un extrait de son intervention.


« Je voudrais rendre hommage à tous les camarades que l’exploitation capitaliste tue tous les jours dans le silence et le mépris et, tout particulièrement, à mes cinq camarades de l’usine, pour qu’ils ne soient pas morts pour rien. À l’usine, après la chasse aux défauts dans la production, on est maintenant passé à la chasse aux temps morts. On ne compte plus en minutes sur les chaînes, mais en centièmes de minutes. Du coup, on est occupé à 100 %. Dans le passé, on pouvait s’entraider, aider ceux qui coulent en ligne. On avait le temps d’aller manger. Aujourd’hui, la direction fait supprimer, par exemple, les chaises dans un secteur, afin que les ouvrières ne puissent pas s’asseoir entre deux voitures, sans aucune autre raison que de mettre la pression. Quand il fait chaud l’été, la direction n’accorde plus d’arrêt chaleur. C’est une vraie bagarre pour se faire remplacer quand on demande à aller aux toilettes, on y est parfois chronométré et sanctionné si on quitte le poste parce qu’on ne tient plus.

« Les postes pour les travailleurs anciens, usés ou handicapés, ont été supprimés. Des salariés avec de grosses restrictions médicales ont été reclassés en chaîne, des ouvriers proches de la retraite sont remis en ligne. Vieillir en chaîne est une terrible souffrance physique et morale. On nous tue lentement.

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