mercredi 3 septembre 2008

Menaces de sanctions en cascade


La combativité des Fralib ne plaît pas à la direction qui voudrait prendre sa revanche.
Répression. Haribo, Confoux, Schlinder, Fralib et les autres : la chasse aux syndicalistes prend l’ascenseur.

Les salariés de la société Schlinder basée 175, boulevard de la Comtesse dans le 12e arrondissement de Marseille, ont cessé le travail hier, pour « exiger le respect du droit syndical dans l’entreprise, et la levée des sanctions à l’encontre d’une salariée mise à pied ».

La société Schlinder est l’une des plus grosses entreprises, y compris au plan international, spécialisées dans les ascenseurs et les escalators. Elle emploie quelque 200 salariés dans une zone située de Perpignan à Nice et incluant la Corse, dont environ 70 à Marseille. Parmi lesquels Nathalie Despetit par laquelle la grève d’hier est arrivée.
Cette employée administrative totalise au moins 7 années d’ancienneté dans la maison, sans jamais avoir reçu la moindre remarque sur son travail. Jusqu’à la mise à pied à titre conservatoire qui lui a été signifiée le 19 août. Selon Alain Boyer, responsable du syndicat CGT du site, « elle risque le licenciement pur et simple ». Les motifs de sa mise à pied lui ont été exposés le 27 août lors d’un entretien préalable. Un certain nombre de griefs ont alors été formulés à son encontre.
Des reproches qu’elle réfute d’autant plus que, jusque-là, jamais aucune remarque concernant son travail ne lui avait été adressée. Mieux. « Il y a quelques mois, rappelle Alain Boyer, une restructuration dans l’entreprise, en particulier au niveau des services administratifs, a poussé des salariés vers la porte, pendant que Nathalie était soumise à une période de deux mois d’essais, à l’issue desquels elle a été validée dans ses fonctions. »
Qu’a-t-il donc pu se passer depuis ? Le syndicat CGT a son idée. « Cette menace de sanction s’inscrit dans un contexte de plusieurs mois d’attaque très virulente de la direction contre la CGT », note l’organisation majoritaire chez Schlinder. Elle y ajoute que « Nathalie venait de déposer sa candidature aux prud’hommes, et qu’elle était prévue pour être candidate sur les listes CGT aux prochaines élections professionnelles devant intervenir avant la fin de l’année ».
Tout relation entre la menace de sanction pouvant déboucher sur « un licenciement abusif » et cet engagement semble donc, estime Alain Boyer, n’avoir rien de fortuit. Pas plus d’ailleurs que celle pesant sur plusieurs salariés du domaine de Confoux situé à Lamanon, près de Salon-de-Provence. En fait (voir La Marseillaise du samedi 30 août), il leur est reproché, entre autres brimades, d’avoir fait grève au mois d’avril dernier, et d’avoir constitué un syndicat dans cette entreprise productrice de pommes. Là aussi, l’arbitraire a suscité la riposte avec la grève de vendredi, et celle prévue demain.
Vendredi dernier donc, grève au domaine de Confoux, hier lundi au site marseillais de Schlinder. Aujourd’hui, mardi 2 septembre, les mêmes causes générant les mêmes effets, c’est la grève à l’usine Fralib de Gémenos (lire ci-contre). Là aussi, une menace de licenciement plane sur un responsable syndical. Comme la même sanction planait sur un salarié de l’usine Haribo qui produit des bonbons dans le 14e arrondissement de Marseille. Jeudi, un débrayage massif du personnel a imposé la réintégration du salarié sanctionné.


CHRISTIAN CARRÈRE

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