lundi 3 novembre 2008

IN DEBT WE TRUST








Dès 2006, il remplace la formule « In god we trust » imprimée sur le dollar par un titre de film « In debt we trust » et dénonce l’escroquerie des « subprimes ». Qu’il rebaptise « subcrimes ».

Schechter, ex-journaliste de CNN, reste une voix indépendante aux Etat-Unis, aux avant-gardes de la réflexion sur un système financier aujourd’hui en folie avec ses créances “pourries”. Jeanne Broyon (alias Jeanne Moche) l’a rencontré pour nous.

Dans le reportage, Jeanne Broyon présente son film « In Debt we trust », 2006, et son dernier ouvrage PLUNDER : Investigating Our Economic Calamity » (Pillage : une enquête sur notre catastrophe économique).

Danny Schechter est un journaliste d’investigation, réalisateur télé, cinéaste indépendant, blogger et écrivain. Qui donne de nombreuses conférences sur le fonctionnement des médias. Nickname: ” THE NEWS DISSECTOR”.

Dès 2006 avec la sortie de son film « in Debt we trust » le diagnostic était fait. Le portrait brossé. Et pourtant la voix n’avait pu porter. Danny Schlechter, remplace la formule « In god we trust » imprimée sur le dollar et dénonce l’escroquerie des « subprimes ». Qu’il rebaptise « subcrimes ». Pour lui, c’est peut-être l’escroquerie du siècle.
Un expert dans le film en parle en ces termes : il s’agit de « l’esclavage du 21ème siècle ». Le rêve américain qui se transforme en cauchemar.
Au-delà de ces histoires tragiques et individuelles qu’il commence à raconter avant les autres, ces histoires de ménages pauvres pris en étau avec des emprunts hypothécaires trop chers pour eux, c’est tout un système que le journaliste met à jour. Ses origines, le contexte, ses conditions d’existence.
Il revient sur le slogan électoral de George Bush : la « société des propriétaires », où chacun allait pouvoir posséder une maison…(*) Pour lui, société de cartes de crédits, lobbies, administration Bush et… médias : tous sont complices et ont œuvré de manière parallèle à créer les conditions d’une dérégulation de l’industrie du prêt et d’un épanouissement de la culture de dépendance au crédit.
Et bien sûr il insiste : la crise des subprimes et ces créances “pourries” qu’on se refile en douce en se les camouflant, ce ne sont pas de simples erreurs, c’est une arnaque bien pensée et criminelle, le fait moins de prêteurs et de banquiers irresponsables que… de marchands et de courtiers privés de scrupules, amoraux, et …voleurs.
De son dernier livre, Schechter dit que c’est un livre « de colère » parce que « nous sommes trop nombreux à demeurer dans le déni et l’inconscience, quant à la manière dont les forces économiques vont modeler notre futur ». Pour lui, aux Etats-Unis et ailleurs, le pire étant peut-être devant nous : « we have to fight back », c’est-à-dire qu’un sursaut démocratique est urgent.

Karine Yaniv

Reportage:
Jeanne Broyon
Matthieu Martin
Anthony Santoro

* ça ne vous rappelle rien ? Une France de propriétaires. 

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