Stupeur, tremblement et indignation, hier matin, au MEDEF : au cours de son point presse mensuel, Laurence Parisot, la patronne des patrons, a cru utile, hier matin, de « faire part de son étonnement » sur les dotations financières accordées aux organisations patronales et syndicales pour la campagne prud'homale. « Nous avons découvert, lundi, que le gouvernement avait consacré un budget de 5 millions d'euros pour l'ensemble des partenaires sociaux, organisations patronales et syndicales. Sachant que, nous, les employeurs, nous avons reçu 650 000 euros, cela signifie que 4,35 millions d'euros sont allés aux organisations syndicales. Je me pose la question en termes d'équité et de justice. Il devrait y avoir un strict respect de la parité. Je m'interroge sur cette disproportion des budgets employés... »
Coup double pour Parisot : elle insinue, d'un côté, que la coalition constituée par le MEDEF, la CGPME, l'UPA et la FNSEA serait seule en lice alors que, dans certaines sections, les employeurs de l'économie sociale et solidaire risquent, au moins, de leur mordre les chevilles ; et de l'autre côté, au nom de l'« équité » dans le paritarisme, elle tente de récupérer quelques millions d'euros...
Or, comme le lui fera remarquer un collègue de l'agence de presse AEF, si le patronat reçoit une somme inférieure à celle versée aux syndicats, c'est peut-être parce qu'il y a une « disproportion » entre les deux corps électoraux appelés aux urnes : 520 000 inscrits sur les listes électorales côté employeurs contre 20 millions côté salariés. Ce qui signifie, après un rapide calcul, que l'État verse en réalité 1,25 euro par électeur au patronat, et 21 centimes d'euro par électeur aux syndicats.
Thomas Lemahieu
Thomas Lemahieu
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire