lundi 21 septembre 2009

Christian Estrosi joue les pompiers médiatiques

Depuis que certaines annonces de fermetures d’entreprises crèvent l’écran, le ministre de l’Industrie est chargé de décliner les rodomontades présidentielles et de fustiger les patrons indélicats, afin de faire croire que le gouvernement a une politique industrielle et qu’il ne s’en laissera pas compter par le capitalisme sauvage.

Lundi 21 Septembre 2009
Réussira-t-il chez Wipro à Sofia Antipolis à faire mieux que chez Molex ? Cette affaire qui touche 61 ingénieurs en Recherche et Développement est apparue au grand jour parce qu’elle repose la question des aides publiques.

Le ministre a jugé « indigne » l'attitude des dirigeants, en rappelant que « l'entreprise a bénéficié au titre du Crédit Impôt Recherche d'un montant de 5 millions d'euros sur trois ans . […] Un tel dévoiement de ce dispositif qui favorise les investissements dans le domaine de la Recherche et de l'Innovation et qui permet le développement de l'activité et la création d'emplois est inadmissible » a-t-il ajouté.

On imagine bien l’effet produit par cette admonestation sur les patrons indiens de Wipro. Lorsque l’on se souvient de la manière dont M.Mittal s’est assis sur les promesses de Nicolas Sarkozy aux ouvriers de Gandrange, on imagine sans peine l’anxiété de ces managers convoqués cette semaine chez le ministre. Qu’ont-ils à craindre ? Rien d’un point de vue légal semble-t-il ? L’opprobre ? Ne rêvons pas, on entrerait dans un débat moral qui n’est pas vraiment de saison en cette période de crise. Le ministre leur a laissé 15 jours pour faire la preuve « qu'ils ne sont pas des patrons sans scrupules ».

Christian Estrosi a couvert et cautionné des manœuvre illégales des patrons américains de Molex qui viennent d’aboutir au désastre social que l’on sait. Si la manière dont l’État a traité le dossier Molex préfigure ce que peuvent être les états généraux de l’industrie annoncés début septembre par Nicolas Sarkozy, « il y a de quoi être pessimiste », s’est inquiété le Secrétaire général de la CGT. Pourtant, il y a urgence ! Car dans le domaine de la Recherche et Développement aussi notre pays est en train de laisser filer ses capacités. C’est ainsi que le bassin pour Sophia Antipolis est particulièrement sinistré. Entre Texas Instrument, ST-Ericsson ou Alcatel Lucent, 700 emplois seraient menacés, en attendant peut-être d'autres charrettes du côté de HP et de Schneider. En s’amputant de ce secteur stratégique, la France se prive des possibilités de rebondir.

Aucun commentaire: