le COR prévoit un PIB de 3900 milliards d’euros du PIB en 2040, le double d’aujourd’hui
Posté dans Politique par Gérard Filoche le 23 avril 2010
Jean-Jacques Chavigné argumente sans relâche contre toutes les contradictions grotesques de la propagande officielle sarkozyste : Avec une croissance de 1 % par an, le PIB serait multiplié par 1,5 en 40 ans et passerait de 1 950 milliards d’euros aujourd’hui à plus de 2900 milliards d’euros en 2050. Ce qui, quand on y réfléchit, ne serait déjà pas si mal. Car avec un PIB qui augmenterait de 950 milliards d’euros (constants, une fois neutralisée l’inflation), il serait encore possible de financer les 115 milliards d’euros de besoins de financement prévus par le COR, tout en augmentant les salaires directs, en finançant l’assurance-maladie, les investissements publics et les investissements productifs des entreprises privées …
Pour que le PIB double en 40 ans, il faudrait une croissance (moyenne) annuelle de 1,75 %. Entre 1988 et 2008 (en 20 ans), le PIB de notre pays a augmenté, selon l’INSEE, de 48,37 %. Rien d’étonnant donc à ce qu’en 40 ans, il puisse augmenter de 100 %. Ce sont d’ailleurs les chiffres du COR qui intègrent ce doublement du PIB en 40 ans. Ces chiffres précisent, en effet, que le besoin de financement de 115 milliards d’euros représenteraient 3 % du PIB de 2050. Ce qui signifie (en multipliant donc 115 par 100 et en divisant le chiffre obtenu par 3) que le COR prévoit un PIB de 3 900 milliards d’euros du PIB en 2040. Cela n’est donc pas un acte de foi que de considérer que le PIB doublera en 40 ans, c’est simplement reprendre à notre compte les chiffres du COR sur lesquels prétend s’appuyer le gouvernement pour allonger la durée de cotisation et faire reculer l’âge légal de la retraite.
Sarkozy lui-même va bien au-delà de ces 1,75 % de croissance annuelle puisqu’il prévoit une croissance de 2,5 % dès 2011. Il faudrait quand même qu’il se décide à accorder ses violons.
La compétitivité dépend (essentiellement) de deux éléments. D’abord du coût des produits. Si les cotisations retraites patronales augmentent le Medef et le gouvernement prétendent que le coût des produits ne pourra qu’augmenter et que la compétitivité des entreprises en souffrira. C’est faux, il suffit, s’ils sont de bonne foi, que les actionnaires acceptent que les dividendes qui leur sont versés diminuent du même montant que les augmentations de cotisations retraites patronales. L’économie n’en souffrira pas car la propension à consommer de ces gens là est très faible (en fonction donc de leur revenu) et ils alimenteront beaucoup moins la demande que les retraités à qui l’onn’au ra pas baissé le montant de leurs pensions. Au contraire, l’économie ne pourra que mieux s’en porter puisque ces dividendes sont, le plus souvent, placés de façon spéculative et risquent de nous faire replonger dans une crise encore pire que celle dont nous commençons à peine de sortir. L’autre élément dont dépend la productivité est l’investissement productif. Mais l’augmentation des cotisations retraites patronales, si elles n’impactent que les dividendes (sommes versées aux actionnaires et qui sortent donc de l’entreprise), n’affecteront pas l’investissement productif (dépendant des sommes qui restent dans l’entreprise).
Les dividendes ont augmenté de 5,3 points de PIB entre 1982 et 2007, passant de 3,2 % à 8,5 % du PIB.. Cela représente 103 milliards d’euros pour la seule année 2010. 103 milliards d’euros qui ont été captés par les actionnaires aux détriments des salaires. Cela représenterait, selon le doublement du PIB prévu par le COR, 206 milliards d’euros en 2050. Largement donc de quoi financer les 115 milliards de besoins de financement des retraites, selon le COR, sans toucher à l’âge légal de 60 ans et sans augmenter la durée de cotisation mais en remplaçant la rigueur salariale par la rigueur financière. Il restera encore aux actionnaires une part égale à 3,2 points du PIB, comme en 1982. Soit plus de 124 milliards d’euros (en 2050) « gagnés en dormant » comme le disait François Mitterrand. Ils n’auraient même pas à se séparer de leurs voitures de luxe et, s’ils devaient se plaindre, reconnaissons qu’il est quand même plus doux de pleurer sur les coussins d’une Mercédes que sur ceux d’une Clio.
JJC
vendredi 23 avril 2010
LU SUR LE BLOG DE GERARD FILOCHE
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