vendredi 21 janvier 2011



Les Molex des gens debout - Vendredi 28 février 2011 à 23h

Pourquoi ce film ?

Le projet est né à l’été 2008 dans un contexte économique où, quotidiennement, les médias évoquaient la crise économique, la refondation du capitalisme, l’effondrement du système financier et alors que les « Conti », les « New Fabris », les « Caterpillar »… commençaient à se faire bruyamment entendre. Notre idée n’était pas de filmer un conflit, mais plutôt d’apporter un regard sur la mutation à laquelle on assistait : le retour du politique dans l’économie. …Au-delà de ces mots, il y avait une réalité à filmer.


Ce qui nous a touchés chez Molex, ce sont ces salariés qui n’étaient pas en grève mais postés jours et nuits devant l’usine pour protéger leur outils de travail. Nous avons tous en mémoire le visage, aujourd’hui disparu, de l’ouvrier des années 70, avec ses revendications fortes. Devant nos yeux à Villemur-sur-Tarn, aux pieds des grilles de l’usine, un nouveau visage est apparu.

Nous avons découvert des salariés devenus de véritables experts de la situation économique et financière, tenant un discours parfaitement construit sur l’état du monde. L’emprise de la bourse, les fonds de pension, les actionnaires à renflouer, la circulation mondiale de l’argent… Ils ont tout à fait saisi les raisons purement spéculatives pour lesquelles on fait fermer leur usine alors qu’elle affiche de beaux bénéfices. Dans les années 70, la classe ouvrière voulait renverser le système. Celle d’aujourd’hui cherche à saisir le système. « On ne comprend pas », disent les Molex, eux qui avaient l’impression d’avoir mené un parcours modèle, en quête de sens.

Ils ont également à souffrir d’un Etat, partie prenante, qui accompagne le désastre, d’une justice bafouée dans laquelle ils n’ont jamais cessé de croire, d’un droit social conspué, de la schizophrénie entre ce que dit l’Etat et la réalité sur le terrain…

Entend-on encore la parole aujourd’hui ? De nos jours on n’écoute plus le discours porté dans un cadre syndical, ce n’est juste qu’un syndicaliste qui parle. En revanche, s’il y a une revendication posée violemment, comme dans le cas des « Conti », les pouvoirs répondent. Non pas pour accéder aux demandes, mais pour faire cesser les images de violence.
Les Molex, eux, ne voulaient pas s’armer de brutalité pour justement faire entendre leur seule parole.

José Alcala, réalisateur
Pascal Verroust, producteur

Pour aller plus loin :

Association Solidarité Molex : molex.solidarite@sfr.fr
Blog citoyen «Un oeil sur Villemur», tenu par les habitants de la ville.

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