mardi 1 février 2011

XAVIER BERTRAND, SUR DES PAROLES DE DALIDA


« Paroles, paroles, paroles... toujours des mots... »

Le président de la République s'était engagé à faire de 2010 l'année de la reprise sur le front de l'emploi... Mais, avec plus de quatre millions de demandeurs d'emploi toutes catégories et une hausse de 3 % sur l'année, on peut parler de douche froide sur l'optimisme de façade du gouvernement. Ces chiffres montrent que la croissance modérée (de l'ordre de 1,6 %) n'a pas suffi à redresser le marché de l'emploi après deux années noires en 2008 et 2009. Mais cela n'empêche pas François Fillon d'être « convaincu » qu'en 2011 le gouvernement allait « faire reculer le chômage » grâce à la croissance et « aux mesures prises ».

Ce n'est plus de la méthode Coué, c'est de l'aveuglement. Si le sujet n'était pas si grave, on s'amuserait presque de ces postures de Diafoirus. Ces éléments de langage concoctés par les « spin-doctors » de l'Elysée rappellent, voici quelques mois, les tortillages de postérieur des ministres pour ne sur- tout pas prononcer le mot « rigueur ».

Xavier Bertrand assure vouloir « mobiliser tous les acteurs de la politique de l'emploi [...] afin que 2011 soit une année de baisse sensible du chômage ». Pour faire bonne figure, François Fillon insiste sur la nécessité de « continuer à prendre des mesures », en traitant en priorité le « chômage des jeunes », celui des seniors et des chômeurs de longue durée. C'est bien... Comme ça, il n'oublie pas grand monde ou presque. Il est plus que temps car, pour le deuxième mois consécutif, en décembre, le nombre de jeunes chômeurs a repris sa progression (+ 1,1 %), pour atteindre 442 400. Pour les seniors, la situation s'est à nouveau détériorée. Leur nombre a dépassé le demi-million, pour enregistrer une augmentation sur un an de 16,3 %, soit 523 300. Quant au nombre de chômeurs de longue durée, il poursuit sa lente et inexorable envolée : 1 523 400 demandeurs d'emploi sont inscrits à Pôle emploi depuis plus d'un an, soit + 19,8 % en douze mois. Rien que l'an dernier, leur nombre a progressé de 250 000.

Alors, devant l'ampleur des dégâts, on attend mieux que des paroles, des promesses. On attend autre chose que des sempiternels contrats aidés et des rabais de cotisations sociales dont l'efficacité est mise en doute depuis des années, qui plombent les régimes sociaux et constituent des trappes à bas salaires. On attend aussi un encadrement strict du dispositif de « rupture conventionnelle » que la CGT a toujours refusé et qui s'avère le nouvel instrument à la mode contre l'emploi des seniors, et notamment des plus qualifiés.x

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