jeudi 30 juin 2011
Otis lance le dépannage à distance des ascenseurs
Le leader mondial du secteur mise autant sur l'innovation que sur son développement en Chine.
Décoincer à distance une personne bloquée dans un ascenseur, détecter les anomalies avant que l'utilisateur ne se rende compte du dysfonctionnement, reprogrammer à distance un appareil en fonction des besoins de l'entreprise… Otis lance aujourd'hui son offre «service Elite», en test depuis un an: 23.000 appareils en sont déjà équipés dans le monde, dont 1200 en France.
Avec ce genre d'innovation, le fabricant américain d'ascenseurs installé dans 200 pays compte renforcer sa position de leader mondial. «Nous sommes numéro un devant Schindler puis Thyssenkrupp et Kone qui sont au coude-à-coude , souligne Bruno Grob, président de la zone Afrique, Europe du Nord et de l'Est chez Otis. Notre part de marché pour les ascenseurs neufs atteint 25% et nous assurons la maintenance de 1,7 million d'appareils.»
La société, qui vend aussi des escalators et des portes automatiques, a réalisé l'an passé un chiffre d'affaires proche de 8,4 milliards d'euros, en retrait de 2% par rapport à 2009. «Avec la crise, nous avons souffert aux États-Unis ou dans des pays d'Europe du Sud comme l'Espagne, la Grèce et le Portugal», reconnaît Bruno Grob. En revanche, le profit avant impôt a augmenté de 5 % pour atteindre près de 2,6 milliards de dollars. Filiale du groupe coté à Wall Street United Technologies Corporation (climatisation Carrier, motoriste d'avions Pratt & Whitney…), Otis ne communique pas d'objectif pour l'exercice en cours.
La France, un marché clé
La société n'a pourtant pas intérêt à se reposer sur ses lauriers, car le business des ascenseurs évolue à grande vitesse. En quelques années, la Chine est devenue le premier marché mondial pour les appareils neufs. «Sur 600.000 ventes dans le monde cette année, 400.000 se feront en Chine, avance Bruno Grob. Nous sommes numéro un également là-bas et comptons installer cette année 75.000 appareils.» L'empire du Milieu génère déjà un peu moins de 10% du chiffre d'affaires du groupe installé dans le Connecticut.
Les États-Unis restent pourtant le pays le plus important pour Otis (20 % des ventes) car le marché de la maintenance y est actif. Il y a quelques semaines, la marque a été choisie pour gérer la flotte des 68 ascenseurs de l'Empire State Building à New York. Un contrat de 80 millions de dollars. Heureusement car, avec la chute de l'immobilier résidentiel, les ventes d'appareils neufs sont en recul de 50% outre-Atlantique.
La France constitue aussi un pays clé pour le groupe, qui possède une usine d'ascenseurs entiers qui emploie 600 personnes à Gien, un site de composants à Argenteuil et le centre européen de distribution des pièces de rechange à Roissy. La filiale hexagonale pèse assez lourd dans les comptes: en 2010, elle a réalisé un chiffre d'affaires de 1,16 milliard d'euros. Sa bonne santé est alimentée ces dernières années par la loi SAE, qui prévoyait une première tranche de travaux avant fin 2010 pour améliorer la sécurité des ascenseurs.
Autant de raisons pour laquelle nos compatriotes sont si bien représentés à la tête de l'entreprise. «L'actuel président, Didier Michaud-Daniel, est français et parmi ses dix collaborateurs les plus importants, six sont français», explique Bruno Grob.
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