mardi 11 octobre 2011

Dialogue social : finies les carottes, voici du bâton



Il est intéressant de noter que la période pourtant très chargée d’actualité politique est aussi lourde en termes de mobilisation sociale. Ainsi les retraités ont manifesté massivement partout dans le pays le 6 octobre quelques temps après le monde de l’Education nationale, parents et jeunes le 27 septembre. Par ailleurs, de nombreux conflits sur les questions d’emplois et de salaire se déroulent en ce moment dans des entreprises. A l’évidence, le ras-le-bol est profondément et durablement installé, au point que selon un sondage Harris Interactive réalisé par téléphone du 21 au 26 septembre 2011, 69 % de l’ensemble des salariés soutiennent la mobilisation syndicale du mardi 11 octobre « Pour un autre partage des richesses créées ». On est là dans des scores de sympathie comparables à ceux de la période du conflit sur les retraites en 2010. C’est dans ce contexte où la marmite sociale est particulièrement chaude que le gouvernement et le patronat ont une attitude délibérément coercitive, répressive.

C’est ainsi que les salariés de Pfizer qui manifestaient la semaine passée pour défendre leurs emplois ont été accueillis au siège par des vigiles. Mais beaucoup plus grave, la semaine a été marquée par le dramatique accident survenu à Lyon à cause du gazage par les CRS d’une manifestation des personnels sanitaires et sociaux du privé devant le congrès de leurs employeurs. Comment ne pas être profondément indignés par l’attitude des forces de l’ordre, donc des pouvoirs publics, qui ont pris la décision de gazer les manifestants ? Ce gazage, confirmé par le communiqué de la préfecture serait à l’origine du mouvement de foule qui aurait provoqué la rupture d’une grille au sol, entraînant la chute des trois salariées. Rien ne justifiait un tel déploiement policier ! Pacifiquement, les manifestants majoritairement des personnels de soins - protestaient contre la décision unilatérale de leur employeur, la FEHAP de dénoncer leur convention collective de 1951: ils demandent uniquement que leurs revendications, après l’échec de plusieurs mois de négociations, soient enfin prises en compte ! Cette répression signe le double échec de Nicolas Sarkozy, non seulement en termes de respect des libertés publiques, mais aussi en matière de dialogue social. Un exécutif aux abois et un président qui ne se déplace plus dans le pays sans un déploiement de forces de police indécent et sans quelques militants dûment invités pour faire la claque… Tout ça ne sent pas très bon.

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