Tariq et Benamar sont des militants syndicaux FO et CGT 
actifs au sein du magasin Ikea de Thiais (Val de Marne). Ils ont 
notamment témoigné dans l’Humanité vendredi, suite à l’affaire nationale
 d’espionnage.  La direction les menace de licenciement. 
Aujourd’hui, Tariq, trente et un ans, délégué syndical FO, employé à 
l’espace « bonnes affaires », trésorier de l’ « association de défense 
des victimes d’Ikea » et Benamar Mokkedem, quarante neuf ans, délégué 
syndical et du personnel, élu CGT au CE, employé au restaurant, ont été 
convoqués respectivement les 9 et 10 mars par la direction du magasin 
franchisé IKEA de Thiais (Val de Marne). Ils ont dû y répondre 
d’absences injustifiées  et d’abus d’heures de délégation syndicale, ce 
que les deux délégués syndicaux contestent vivement, preuves à l’appui. 
Tariq est également accusé d’« insubordination. » La direction les 
menace de sanctions pouvant aller jusqu’au licenciement.
Harcèlement et espionnage
Ces convocations surviennent curieusement après qu’ils ont témoigné dans notre édition du vendredi 9 mars.
 Ils y dénonçaient les licenciements, les démissions douteuses et la 
pression constante de la hiérarchie visant clairement à empêcher toute 
organisation collective des employés et établissaient un lien entre ce 
harcèlement et le récent scandale d’espionnage – le Canard enchainé (éditions
 du 29/02 et du 7/03) a en effet révélé  comment l’enseigne suédoise, 
par l’intermédiaire d’officines de sécurité privées, a espionné ses 
employés et ses clients, accédant illégalement à des fichiers 
normalement  réservés aux forces de l’ordre, tels que le STIC (Système 
de Traitement des Infraction Constatées) ou la base de données des 
cartes grises.
Chasse aux syndicats
La coïncidence entre ces prétendues fautes et les témoignages des 
deux délégués dans nos colonnes est pour le moins troublante. Il semble 
que chez Ikea, pour reprendre les mots de Tariq, « la chasse aux 
syndicats [soit] officiellement ouverte. »  Tariq et Benamar ont annoncé
 leur intention d’informer la presse et de contacter l’Inspection du 
Travail.
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