Renault a été
sommé de mettre en place un système assurant onze heures de repos pour les
ingénieurs et cadres.
D'ici le mois
de mai, un système de pointage actuellement en test devrait obliger cadres et
ingénieurs du Technocentre de Guyancourt (Yvelines) à respecter une période
minimum de onze heures entre deux séances de travail. Une garantie qui peut
sembler infime, puisqu'elle ne prend pas en compte la durée de temps de
travail, mais qui se montre révélatrice des cadences infernales subies par ces
catégories de travailleurs. « Cette mesure était devenue indispensable », juge
Jean-François Nanda, délégué CFDT, qui explique qu'un e-mail sera envoyé au
salarié concerné comme à la direction à chaque infraction au temps de repos
constatée, avant convocation pour un entretien.
L'adoption de ce dispositif
fait suite à la vague de suicides de salariés qu'avait connu le Technocentre en
2006 et 2007, dont un pour lequel la « faute inexcusable » de l'employeur avait
été reconnue par la justice, Renault s'étant montré « dans l'incapacité totale
de pouvoir préciser quel était le volume précis de travail fourni par ce
salarié » en « l'absence tout dispositif dans l'entreprise pour évaluer la
charge de travail, notamment des cadres », d'après l'arrêt de la Cour d'appel
de Versailles. « Il va falloir qu'on fasse attention à être plus raisonnables
», admet Antoine (prénom modifié), ingénieur au Technocentre, qui juge que ce
dispositif aura la vertu d'un « garde-fou » pour ces cadres surmenés. Mais pour
la CGT, non-signataire de l'accord, ce dispositif ne fait que créer des «
lourdeurs » et « ne prend pas en compte de nombreuses situations de travail
en-dehors du site », explique Cécile Thomas, déléguée CGT à Guyancourt. « Il
faut aller beaucoup plus loin dans l'analyse : il y a un sous-effectif
chronique qui rend les charges de travail beaucoup trop lourdes »,
estime-t-elle. L.N.
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