On discute, mais il faudra choisir
A trop paraître ménager la chèvre et le chou, le gouvernement et le chef de l’Etat ont donné l’impression ces dernières semaines et singulièrement depuis la grande conférence sociale début juillet, de flotter dans l’indécision. Au risque de mécontenter les salariés qui, eux, n’ont pas tergiversé lors des deux scrutins nationaux en confiant à la nouvelle majorité tous les leviers pour changer. Quatre mois plus tard, si les résultats ne sont pas encore au rendez-vous, du moins peut-on constater que le dialogue social a marqué des points. De fait, alors que le gouvernement engage une négociation sur la réforme du marché du travail, le passage du chef de l’Etat par les studios de TF1 dimanche était très attendu. François Hollande a indiqué que si les partenaires sociaux ne parviennent pas à s'accorder lors de la prochaine négociation sur la sécurisation de l'emploi, «l'Etat prendra ses responsabilités», fixant une limite «à la fin de l'année». «C'est une réforme considérable (...) Les partenaires sociaux peuvent trouver ce compromis historique : protéger mieux les salariés, permettre aux entreprises d'être d'une certaine façon elles aussi protégées (...) Mais si les partenaires sociaux ne le trouvent pas, alors l'Etat prendra ses responsabilités», a déclaré le président. Pour sa part, la CGT participera à cette négociation et voit des points «positifs» dans le document transmis la semaine passée par le gouvernement. C’est le cas notamment de « la volonté de lutter contre la précarité du marché du travail», une «modulation des taux de cotisations» en fonction de la précarité des contrats, la «volonté de progresser dans l'anticipation de l'emploi et de l'activité» et le rôle accru des «instances représentatives du personnel». Mais elle restera «attentive» car le texte «ne ferme pas la porte aux revendications patronales qui visent à assouplir le marché du travail et la législation du travail «. Le document relève, par certains aspects, d'une philosophie, telle qu'elle a été défendue dans le cadre des accords de compétitivité-emploi et le Medef n’a pas manqué dès vendredi dernier d’affirmer son ambition d’avancer en matière de flexibilisation et déréglementation du travail et de transfert du financement de la protection sociale sur les citoyens. Qu’on ne s’y trompe donc pas, les discussions risquent d’achopper sur des points essentiels et «le gouvernement ne va donc pas pouvoir faire comme si tout le monde était d'accord sur les objectifs. On ne nous fera pas avaler n'importe quelle déréglementation», a prévenu le secrétaire général de la CGT. «Ou le gouvernement reste inerte en l'absence d'accord, ou il reprend des accords d'inspiration patronale, ou grâce à sa légitimité politique il impose des modifications législatives qui reprennent l'esprit pour lequel une majorité des électeurs s'est prononcée lors des élections». La chèvre et le chou n’est pas, faut-il le rappeler une fable de La Fontaine chutant sur une morale édifiante… c’est juste une propension à ne pas choisir que l’on peut trouver sympa à la fin d’un repas lors de l’alternative « fromage ou dessert », mais qui en matière économique et sociale finit toujours en eau de boudin. |
mardi 11 septembre 2012
Flexibilité, dérégulation ou progrès social et sécurité ?
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