mercredi 12 septembre 2012

Le 9 octobre, pour la défense de l'emploi industriel

Philippe Martinez, dirigeant de la CGT métallurgie, détaille les enjeux de cette journée de mobilisation.


Quel est le sens de la journée d'action du 9 octobre, que François Chérèque vous accuse d'avoir détourné ?
Philippe Martinez. Cette journée a été décidée à la mi-mai par près de 200 organisations syndicales européennes de l'industrie. Avec l'avalanche d'annonces de restructurations en juillet, cette journée prend une tout autre dimension. Nous avons donc légèrement changé le mot d'ordre. D'une journée pour une relance de l'industrie et de l'emploi industriel en France et en Europe, elle est devenue celle de la défense de l'emploi industriel. Nous avons contacté nos homologues, notamment la CFDT signataire de cet appel, et nous aurons une réunion pour en discuter. Nous envisageons trois grandes manifestations à Paris, Bordeaux et Lyon, avec des arrêts de travail. 

Plusieurs fédérations CGT, comme celles de la santé, des impôts, non directement concernées par l'industrie, appellent à la mobilisation le 9 octobre.
Philippe Martinez. Avec toutes ces restructurations annoncées, beaucoup des camarades d'autres fédérations ont souhaité participer à cette bataille. Lorsqu'une usine ferme, c'est l'ensemble de la vie économique et sociale de ce territoire qui va à la catastrophe. Un emploi industriel de perdu, c'est trois emplois indirects et au moins dix emplois induits. Nos collègues des services publics nous disent que la fermeture d'une usine comme Aulnay, c'est 2,5 millions d'euros de recettes publiques en moins pour les communes. C'est toute une série d'investissements, de services publics, voire d'emplois qui sont menacés. Alors que, lorsque l'industrie est importante, les services publics sont élevés. 

Le patronat et la Commission européenne martèlent que le coût du travail est le problème de l'industrie européenne. Que leur répondez-vous ?
Philippe Martinez. Les délocalisations et les débats autour du coût du travail ne servent qu'à faire pression sur les salaires. Je n'ai qu'une chose à dire au patronat : est-ce qu'en France on peut vivre avec 1 000 euros par mois ? La réponse est non. Ce ne sont pas les salariés des pays à bas salaires qui achètent les voitures ou les autres biens d'équipement. Baisser notre pouvoir d'achat c'est réduire les débouchés des produits. Il faut arrêter cette casse de l'industrie et cette politique d'austérité. Nous voulons un vrai débat sur l'avenir de l'industrie en Europe et une réorientation des investissements vers l'industrie.

Entretien réalisé par Clotilde Mathieu

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