samedi 8 septembre 2012

Thibault répond à Chérèque


Après les déclarations du leader de la CFDT, le secrétaire général de la CGT récuse l'idée que le « coût du travail » et le manque de « flexibilité » expliqueraient la crise et le chômage.

Tandis que le gouvernement privilégie la négociation entre syndicats et patronat jusqu'au premier trimestre 2013, le chômage galope et les plans sociaux continuent de se multiplier. Du côté des syndicats de salariés, deux écoles s'affrontent en cette rentrée sur la manière de sécuriser l'emploi, alors que se profile une grande journée européenne de manifestations, le 9 octobre. 

S'exprimant ce week-end dans le Journal du dimanche (JDD), François Chérèque est persuadé que « pour la compétitivité, (nous) devons agir sur plusieurs leviers, notamment la recherche, l'innovation, la formation », tout en affirmant « de façon claire » que « le coût du travail est aussi un facteur de perte de compétitivité ». Appelant à accélérer les réformes, le secrétaire général de la CFDT préconise notamment une baisse des charges patronales, accompagnée d'une augmentation de la CSG (qui met à contribution les revenus du travail, mais aussi les revenus du capital et du patrimoine). De quoi améliorer la protection sociale, dit-il, « sans toucher au pouvoir d'achat ». 

Incriminer ainsi « le coût du travail », « c'est ce que dit aussi le Medef et nous avons une différence de diagnostic », a sévèrement répliqué Bernard Thibault, invité de RTL, lundi. Le secrétaire général de la CGT conteste « le fait que la crise économique, la crise sociale, le niveau du chômage s'expliquent principalement par des salariés qui, en France, coûteraient trop cher ou bénéficieraient d'une législation sociale, en matière de travail par exemple, trop rigide, selon les employeurs ». 

« Le gouvernement va devoir orienter la future négociation sur ce que nous devons faire pour sécuriser l'emploi », avertit-il, affirmant que la CGT ne refuse pas « le débat sur la compétitivité » mais ne va pas « laisser le Medef être seul à défendre ses arguments ». Le dirigeant syndical refuse la flexibilité « qui se fait dans tous les pays européens » et qui, fait-il observer, n'a pas empêché la flambée du chômage, et met en cause le « sous-investissement dans les entreprises », ainsi que le « sous-engagement dans la formation professionnelle ».

Laurence Mauriaucourt

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