Après les
déclarations du leader de la CFDT, le secrétaire général de la CGT récuse
l'idée que le « coût du travail » et le manque de « flexibilité »
expliqueraient la crise et le chômage.
Tandis que
le gouvernement privilégie la négociation entre syndicats et patronat jusqu'au
premier trimestre 2013, le chômage galope et les plans sociaux continuent de se
multiplier. Du côté des syndicats de salariés, deux écoles s'affrontent en cette
rentrée sur la manière de sécuriser l'emploi, alors que se profile une grande
journée européenne de manifestations, le 9 octobre.
S'exprimant
ce week-end dans le Journal du dimanche (JDD), François Chérèque est persuadé
que « pour la compétitivité, (nous) devons agir sur plusieurs leviers,
notamment la recherche, l'innovation, la formation », tout en affirmant « de
façon claire » que « le coût du travail est aussi un facteur de perte de
compétitivité ». Appelant à accélérer les réformes, le secrétaire général de la
CFDT préconise notamment une baisse des charges patronales, accompagnée d'une
augmentation de la CSG (qui met à contribution les revenus du travail, mais
aussi les revenus du capital et du patrimoine). De quoi améliorer la protection
sociale, dit-il, « sans toucher au pouvoir d'achat ».
Incriminer
ainsi « le coût du travail », « c'est ce que dit aussi le Medef et nous avons
une différence de diagnostic », a sévèrement répliqué Bernard Thibault, invité
de RTL, lundi. Le secrétaire général de la CGT conteste « le fait que la crise
économique, la crise sociale, le niveau du chômage s'expliquent principalement
par des salariés qui, en France, coûteraient trop cher ou bénéficieraient d'une
législation sociale, en matière de travail par exemple, trop rigide, selon les
employeurs ».
« Le
gouvernement va devoir orienter la future négociation sur ce que nous devons
faire pour sécuriser l'emploi », avertit-il, affirmant que la CGT ne refuse pas
« le débat sur la compétitivité » mais ne va pas « laisser le Medef être seul à
défendre ses arguments ». Le dirigeant syndical refuse la flexibilité « qui se
fait dans tous les pays européens » et qui, fait-il observer, n'a pas empêché
la flambée du chômage, et met en cause le « sous-investissement dans les entreprises
», ainsi que le « sous-engagement dans la formation professionnelle ».
Laurence
Mauriaucourt
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