mardi 30 avril 2013

Un record ? Non un désastre !

La France n'a jamais compté autant de demandeurs d'emploi sans activité en métropole : ils étaient 3,224 millions fin mars, plus que le record de 1997 (3,195 millions). Sans surprise pour ce 24ème mois continu : toujours plus de demandeurs d’emploi et aucune embellie ne se profile à l’horizon ! Faut-il appeler cela un record et comment ne pas y voir plutôt un désastre. Un record, on peut en être fier, mais ces chiffres là signent un cortège de difficultés, de malaises, de problèmes sociaux, une mise en danger, en fragilité tels qu’on ne peut leur appliquer le terme de record.
 Les chiffres traduisent aussi le désastre annoncé, prévisible des politiques d’emploi suivies tant par ce gouvernement que par les précédents. On ne dira jamais assez que les aides aux entreprises, les allègements sociaux et fiscaux accordés sans contreparties ne donnent jamais que des effets d’aubaine. Les plus fragiles restent les moins qualifiés, les plus précaires.

Le chômage des femmes, déjà lourdement frappées par le temps partiel subi, et des seniors demeurent lui aussi très inquiétant, tandis qu’à l’entrée dans la vie active, la perspective d’un CDI recule de plus en plus pour les jeunes diplômés à qui l’on impose des stages hors cursus. À cela il faut ajouter les centaines de milliers de ruptures conventionnelles qui sont la plupart du temps des licenciements déguisés.

Avec tout cela, la loi prétendument et pompeusement baptisée « sécurisation de l’emploi » votée le 16 avril dernier va encore permettre aux entreprises de licencier en toute sécurité en fragilisant davantage le statut du contrat de travail et son contenu. Le tout aboutira à une véritable insécurité pour tous les salariés nouvellement amputés de nombreux droits. Les mêmes qui prétendent que les licenciements d’aujourd’hui feront les emplois de demain, nous disent aussi que nous coûtons encore trop cher, que nous ne travaillons pas assez et que nos prélèvements sociaux et fiscaux sont des freins à l’embauche. Les ferments de cette crise sont clairement dénoncés aujourd’hui, bien au-delà des rangs de la CGT ou des organisations syndicales mondiales et européennes : l’austérité ne fait que renforcer cette crise et elle tourne le dos à une politique dynamique de croissance et d’emploi.

C’est le message que martèleront nombre de manifestants le 1er Mai dans le monde et dans notre pays. Mais également durant la semaine d’action décidée par la Confédération Européenne des Syndicats, du 7 au 14 juin 2013, avec les 80 organisations qui la composent et le slogan est « changer de cap contre les politiques d’austérité ».

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