mardi 14 mai 2013

Cherchons ministres… pour CDD de mission : Envoyer CV 55 avenue Bosquet à Paris


Mais où vont-ils chercher tout ça ? Le siège du Medef est-il devenu une sorte de « Think Tank », une boite à idées depuis que s’est ouverte la succession de Laurence Parisot ? Son règne a été marqué sous Sarkozy notamment par une propension aux rêves prémonitoires. Elle en rêvait, il le faisait. Alors pour lui succéder, il faut se lever tôt. Ou alors être soutenu par une organisation poids lourds du Medef. Mais quand on est qu’un challenger, pas vraiment « papabile » on peut s’essayer aux idées les plus gonflées.
Ainsi Thibault Lanxade propose, « en tant que candidat à la présidence du Medef, que les postulants à ces postes de ministre soient dans l'obligation de réaliser une audition devant le Conseil Economique Social et Environnemental (CESE). Nous souhaitons valider leurs connaissances et disposer pour ce faire d'un droit de veto ». Le jeune patron exige que des personnes «compétentes», «engagées» et «en prise directe avec le monde de l'entreprise», soient nommées aux ministères qui concernent les secteurs de l'économie et des politiques sociales. » M. Lanxade a lancé cette idée après que le président François Hollande eut pour la première fois évoqué l'hypothèse d'un remaniement gouvernemental, qu'il écartait jusqu'à présent.

C’est quand même très gonflé de la part des patrons et de leurs prétendus experts qui n’ont pas vu venir la crise et qui ont tout fait pour nous y plonger, de revendiquer de vouloir donner un imprimatur à ce qui relève du processus politique découlant du suffrage universel. C’est aussi une belle ineptie de croire qu’un gouvernement de spécialistes issus de la société civile ferait mieux. C’est le mirage du gouvernement Monti en Italie issu de la « société civile ». On ne demande pas à un ministre de tout savoir, tout connaître, mais d’impulser dans son domaine  une politique pour laquelle les Français se sont prononcés.

On attend de lui ou d’elle, écoute, concertation, négociation et surtout… courage politique. Les administrations, les services publics ont suffisamment de savoir-faire, à défaut de moyens humains, pour qu’on puisse se passer de ministres omniscients. Les amis de Laurence Parisot n’auraient sûrement pas retoqué sous Sarkozy la nomination d’une pharmacienne au ministère de la Santé. On voit aujourd’hui où nous mène la politique de Roselyne Bachelot. Ainsi la semaine dernière nous faisions état d’une étude montrant que la tarification à l’activité mise en place dans les hôpitaux ces dernières années provoquait une dégradation de la qualité des soins.

Non content d’écrire la loi, comme on l’a vu avec le texte sur la sécurisation du marché du travail, le patronat veut maintenant nommer les ministres. Et nous ? On a le droit de dire notre mot ? On peut écarter des directoires d’entreprises les patrons aux conduites sociales d’un autre âge ? On peut retoquer les émules du « Wall Street management » ? On peut démettre les PDG qui pratiquent l’optimisation fiscale et qui sont les premiers à pleurnicher sur les dépenses publiques ?

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