lundi 13 mai 2013

Thierry Lepaon : "Avec un salaire minimum de 1 700 euros, on n'aurait pas de problème de retraite"

 

À la veille d'une rencontre entre Jean-Marc Ayrault et les syndicats pour préparer la conférence sociale, le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, a appelé dimanche à "une irruption des salariés sur le terrain social" à propos de la future réforme des retraites, estimant qu'elle "va nécessiter une mobilisation d'ampleur".
"La question des retraites va nécessiter une mobilisation d'ampleur des salariés", a déclaré Thierry Lepaon lors du Grand rendez-vous Europe1/i-Télé/Le Parisien-Aujourd'hui en France. "La question du rapport de force est une question essentielle. Il faut que les salariés s'occupent de leurs affaires", a-t-il ajouté, jugeant que "le résultat d'une négociation, c'est avant tout le résultat d'une mobilisation". "Il faut que les salariés arrêtent de penser que les syndicats, dans le cadre de négociations, peuvent obtenir des choses s'ils n'investissent pas le terrain social et s'ils ne se mobilisent pas", a-t-il précisé, appelant les salariés à une "irruption sur le terrain social".

Thierry Lepaon s'exprimait à la veille d'une rencontre entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et les syndicats pour préparer la prochaine conférence sociale des 20 et 21 juin. Le numéro un de la CGT a demandé une réforme "structurelle" du financement des retraites qui passe, selon lui, par l'augmentation des salaires, ainsi que par l'emploi et la croissance. Refusant une nouvelle adaptation du système actuel, il a prévenu que la CGT n'accepterait ni un allongement de la durée des cotisations ni une baisse du montant des pensions. Faute de quoi, le syndicat appellerait à des manifestations. "Si on allait vers un salaire minimum à 1 700 euros, on n'aurait pas de problème de retraite", a-t-il dit. "L'autre curseur, c'est l'emploi et donc la croissance", a-t-il estimé. Selon lui, "si on augmente les salaires et si on augmente le nombre de salariés au travail, on n'a pas de problème de retraite".

Par ailleurs, il a jugé qu'en contrepartie du délai accordé par Bruxelles pour ramener le déficit budgétaire à 3%, le gouvernement "a lâché sur la question de la flexibilité, de la retraite et de la politique industrielle, et notamment sur la cession d'actifs de l'Etat dans deux grandes entreprises, EDF et la SNCF". "Cela veut dire que demain on risque d'avoir une ouverture à la concurrence, voire une privatisation de deux grandes entreprises qui aujourd'hui structurent notre pays", a-t-il estimé. "La question de l'égalité de l'accès à l'énergie et aux transports ferroviaires, ce sont des questions sur lesquelles, sans débat national, le gouvernement est en train d'opérer des choix", a-t-il affirmé.

le 12 mai 2013

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