mercredi 10 septembre 2014

La CGT demande un droit à la déconnexion pour les cadres

http://www.lesechos.fr/journal20140905/lec1_france/0203748521433-la-cgt-demande-un-droit-a-la-deconnexion-pour-les-cadres-1039444.php

Le syndicat réclame des négociations sur le sujet. 
 
Le titre, en majuscules, est alléchant : « URGENT : A FAIRE POUR DEMAIN. » Le contenu surprend : « Si vous lisez ce mail entre 21 heures et 6 heures du matin, il ne faut pas vous étonner d’avoir des problèmes de couple. » A l’heure où la polémique sur les 35 heures resurgit, l’Union générale des ingénieurs, cadres et techniciens de la CGT a choisi de manier l’humour pour la campagne pour un « droit à la déconnexion et une réduction effective du temps de travail » qu’elle a présentée hier à la presse. 


« 75 % des cadres utilisent leurs outils numériques pour des raisons professionnelles sur leur temps libre, et leur temps de travail moyen est de 44 heures par semaine, en hausse par rapport à 2013 », a noté Marie-José Kotlicki. La secrétaire générale de l’organisation des cadres CGT a défendu une « maîtrise du temps de travail et des nouvelles technologies de l’information et de la communication [NTIC]  ». «  Nous ne sommes pas contre les NTIC, c’est un outil d’autonomie et d’efficacité, notre bataille est de permettre aux ingénieurs, cadres et techniciens de maîtriser leur temps de travail », a précisé la numéro deux de l’Ugict, Sophie Binet, membre du bureau confédéral de la CGT. 

La centrale veut intégrer la question de l’usage des nouvelles technologies parmi les thématiques à négocier obligatoirement dans les entreprises, pour « trouver au cas par cas des solutions ». Elle cite les « exemples probants qui viennent d’Allemagne, chez BMW, Volks­wagen et Daimler », regrettant qu’en France le sujet « soit dans un angle mort »

Après l’obligation faite par l’Europe à la France d’encadrer davantage les forfaits en jours qui a conduit à l’invalidation par la justice de nombreux accords de branche sur le sujet, la CGT compte pousser son avantage juridique. Sa campagne ne s’adresse pas qu’aux salariés. Hier, Sophie Binet a lancé « un petit message d’alerte au patronat » : « Il faut que les entreprises prennent les devants, sinon on va amplifier, multiplier les recours juridiques. »
Leïla de Comarmond, Les Echos

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