dimanche 30 mars 2008

La sécurité des salariés et des usagers est un sujet trop sérieux pour être laissée


Dans « En Direct 45», lettre de la Direction, Salmon-Legagneur s’attaque aux médias, aux organisations de consommateurs, aux bailleurs sociaux qui osent critiquer la mise en œuvre de la loi U et H de mise en sécurité des ascenseurs existants.

Rappelons d’abord que notre organisation syndicale a approuvé l’idée d’une réglementation tendant à améliorer la sécurité dans notre profession. 

Ce que nous critiquons, en commun avec différents organismes ou associations, c’est le détournement de cette préoccupation qui conduit à faire de la modernisation des ascenseurs un véritable jackpot pour les patrons et actionnaires de la profession. La facture pour les usagers est déjà multipliée par deux. Et les bénéfices des quatre grands se portent bien. Par contre nos salaires, eux, restent à la traîne.

La loi est autant le résultat de l’analyse des accidents que du lobbying effréné réalisé par la Fédération patronale de la branche. Les experts soi disant indépendants sont, dans leur grande majorité intéressés, aux travaux effectués et contribuent largement à la surévaluation des obligations de travaux.

Au total, les propositions faites aux clients correspondent au moins autant aux impératifs d’augmentation des bénéfices qu’à l’amélioration de la sécurité des usagers et des salariés. Un des effets de la loi permet d’espacer davantage les visites de maintenance ! Cela se traduit par une augmentation du nombre d’appareils par technicien de maintenance.

En même temps l’impréparation totale de l’entreprise, voire sa désorganisation au travers de la mise en place de R03 et Service Leader placent les salariés devant des difficultés considérables : matériels inadaptés, études insuffisantes voire inexistantes, livraisons chaotiques, insuffisance criante des effectifs.

Ceci débouche sur des immobilisations très importantes des appareils, des dysfonctionnements pendant de nombreuses semaines après les remises en service, la persistance de travaux non faits et parfois facturés ! une augmentation de la charge de travail des monteurs, la réduction de la maintenance en dessous des obligations légales, le stress pour les salariés de tous les services.

Le sérieux, la qualité et le professionnalisme de la grande majorité des salariés de la profession ne sont pas en cause. Ce qui est en cause c’est la politique des employeurs qui n’ont comme objectif que l’augmentation de la rentabilité, des bénéfices et des dividendes versés aux actionnaires.

Quant à l’honnêteté des patrons elle n’est plus à mettre en cause : la justice a tranché à au moins quatre reprises depuis 20 ans en condamnant les quatre groupes dominant à des amendes de plusieurs millions d’euros. Amendes évidemment payées par notre travail ! La seule échappatoire de ces « honnêtes » gens consiste à se dénoncer les uns les autres pour être exonérés partiellement des amendes. Vive la délation ! Messieurs A.Salmon-Legagneur et A.Schindler nous ferons-t-ils croire qu’ils ignorent les pratiques frauduleuses auxquelles se livrent les plus importantes filiales européennes du groupe ?

Quant à la sécurité, qu’ils donnent plutôt les moyens aux salariés de travailler en sécurité et cessent d’entraver l’activité syndicale et notamment l’activité des CHSCT (A. Salmon-Legagneur a d’ailleurs été condamné en tant que Président du CHSCT Ile de France pour entrave au fonctionnement de cette institution).

Aucun commentaire: