Victoire sans appel de la gauche
Posté dans Politique par Gérard Filoche le 22 mars 2010
Cette fois, après le 21 mars, l’UMP, Bertrand, Fillon, Sarkozy reconnaissent leur défaite et le succès de la gauche. Il faut dire que c’est indéniable : la gauche atteint près de 55 % des voix ! La droite est au plus bas de son histoire dans la V° République : même une partie de l’électorat, un moment drainé par Sarkozy, a protesté en rejoignant le Front national. Même l’abstention a participé du rejet politique du pouvoir en place. L’ex-gagnant du scrutin présidentiel de mai 2007 est démonétisé, ses discours tournent à vide, et il devrait, s’il était démocrate, en appeler à des élections anticipées. D’autant que son système économique et politique, co dirigé avec tous ses amis banqueroutiers du Fouquet’s est en crise totale.
Les Sarkozystes veulent continuer comme avant
Si les sarkozystes reconnaissent leur défaite, c’est pour mieux s’entêter. Ils affirment tous qu’ils veulent poursuivre les contre-réformes réactionnaires qui nous enfoncent jour après jour. Ils s’apprêtent à brader notre protection sociale : nos retraites, notre santé, nos écoles, nos services publics. Ils veulent continuer à baisser spectaculairement le niveau de nos retraites, ils alimentent le chômage en supprimant des emplois de la fonction publique et en refusant de contrôler licenciements et plan sociaux, en même temps ils freinent la relance en bloquant les salaires.
Troisième tour social
Ce déni des sarkozystes, refusant d’entendre la voix majoritaire du peuple, comment le battre ? Un troisième tour social arrive car ils veulent instaurer la rigueur pour nous faire payer leurs déficits. Ils veulent continuer à protéger les fortunes immenses accumulées par les banques, les spéculateurs, le CAC 40 et nous faire payer l’addition. Alors que jamais la France n’a été aussi riche (les 500 premières familles pèsent 194 milliards, il existe 380 000 millionnaires français en euros, le CAC 40 a retrouvé son niveau de 2005, les bonus et profits des banques sont revenus au top niveau), c’est aux retraités qu’ils veulent s’en prendre en rendant impossible d’avoir une retraite à taux plein à 60 ans, c’est aux salariés qu’ils bloquent le Smic, les salaires au plus bas, c’est dans les hôpitaux et dans l’enseignement qu’ils suppriment des postes et des moyens. Commençons par mobiliser à l’appel de 6 syndicats le 23 mars.
Unité de toute la gauche
Il faut, contre le sarkzoysme déclinant mais malfaisant, l’unité de toute la gauche pour défendre en priorité retraites, emploi, salaires. L’unité de toute la gauche c’est la tolérance, l’ouverture, la volonté opiniâtre d’associer ceux qui représentent la grande majorité de notre pays. C’est un programme commun avec du contenu : il ne suffit pas de discours généraux sur les valeurs, il faut dire ce qu’on veut, comment on le veut, pourquoi c’est possible. Si les sarkozystes ne veulent pas entendre, il faut mobiliser l’opinion avec des objectifs clairs, définis, précis, réalistes au « cœur » de la gauche, capables de rallier celle ci dans toutes ses composantes.
35, 60, 1600, 20
Il faut des revendications comme 35, 60, 1600, 20. Pour l’emploi, il faut ramener la durée réelle du travail au niveau de la durée légale à 35 h (rendre les heures supplémentaires plus coûteuses que l’embauche et en limiter le contingent, réduire la durée maxima du travail de 48 à 44 h). Pour les retraites, il faut garantir que le droit à la retraite à 60 ans soit un droit réel et non virtuel, qu’aucune retraite ne soit inférieure au Smic, et que le taux de reversement soit de 75 %. Pour la relance, il faut une hausse massive des salaires, rattrapant les 8,5 points qui ont été siphonnés par les profits, à commencer par le Smic à 1600 euros. Enfin, non seulement il faut rejeter les taxes et autres TVA antisociales, injustes mais il faut une réforme immédiate de la fiscalité, directe et progressive, avec un revenu maxima à 20 fois le Smic.
Pour D&S, Gérard Filoche
Gérard FILOCHE est militant politique et syndicaliste,membre de la Fondation Copernic. Profession: Inspecteur du travail
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