lundi 22 novembre 2010


Beaucoup de bruit pour peu de choses


Quelle comédie ce remaniement ! Les Français d’ailleurs semblent ne pas s’y être laissés berner. Les sondages restent à un étage désespérément bas et le traitement dans la presse du lendemain de l’interview de président de la République en dit long sur le ras le bol de l’opinion. Ni les périmètres des ministères, ni le rang de certains dans le gouvernement, ni les orientations fixées ne font écho aux préoccupations sociales et ne répondent aux urgences de l’heure.

Cette équipe de campagne pour 2012 n’a trompé personne. «Après avoir méprisé l’avis majoritaire des salariés pour une réforme des retraites plus juste en promulguant une loi contestée, le président de la République et son premier Ministre persistent et signent en voulant continuer de réformer et faire peser les efforts toujours sur les mêmes », a estimé la CGT dans un communiqué. « Le sentiment d’injustice sociale ressenti par une très large majorité de Français ne peut que perdurer et être porteur de luttes sociales ». Rien n’est en effet réglé : pas plus l’avenir du système de retraites que les questions de l’emploi, des salaires, des conditions de travail, du service public...

Le triptyque revendicatif « emploi, salaire, retraite » sur lequel les organisations syndicales ont entamé leur travail en commun des mois avant la réforme des retraites, n’a pour l’heure trouvé aucune réponse. Les questions soulevées par la réforme, notamment celles de l’emploi des jeunes et celui des « seniors » ne sont pas prêtes de disparaître du paysage. À la forte tension sociale dans l’Hexagone répondent les mobilisations qui se construisent ailleurs en Europe également sur les retraites, mais aussi pour s’opposer aux cures d’austérité que les gouvernements imposent.

C’est dans ce contexte que se préparent les mobilisations de ce 23 novembre mais aussi à l’échelon européen le 15 décembre. Les spécialistes autoproclamés du social compteront sûrement les participants pour en déduire que la réforme est passée et que Nicolas Sarkozy a gagné son pari de réformer la France au rouleau compresseur. C’est avec la même clairvoyance qu’ils avaient sous estimé la capacité des organisations syndicales à se rassembler sur l’essentiel et le profond sentiment d’injustice partagé par l’opinion.

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